L’Onto-Psychanalyse dynamique, dialectique, transcendantique,

l’Onto-Psychosynthèse hédonique, éthique et mystique

Les quatre étapes de la cure séquentielle passant d’alliance (10 séances) à attachement (1 à 2 ans) transfert (des années) et mutualité (perenne)

            L’ontosynthèse est la quatrième étape de la cure séquentielle, promouvant, après thérapie et analyse, l’avènement de l’être en son intégralité et intégrité. Elle vient parachever le travail personnel sur les symptômes présents, les troubles de personnalité récents et l’histoire passée pour enrichir le futur et transformer la mort en extase suprême.

Le terme d’Ontosynthèse se construit sur le préfixe grec onto-, l’être, l’étant, et sur synthèse, le processus de globalisation. Cette dernière notion renvoie à la démarche de Roberto Assagioli, contemporain de Freud, qui a (notamment) élargi la seule psychanalyse à la “psychosynthèse”.

Nous ouvrant à la profondeur et à la globalité de l’être, nous évoluons vers l’initiation dans une relation de mutualité, (d’égaux), avec des pratiques que j’ai créées et d’autres techniques que j’ai sélectionnées et validées dans le champ de la psychothérapie, la spiritualité et l’anthropologie.

Nous verrons successivement :

  • la cure séquentielle en ses quatre étapes et la place de l’ontosynthèse ;
  • le processus de développement de l’être tel que préparé par la Psychanalyse Pléni Intégrative et présenté par son modèle Essence Existence Transcendance (modèle ET) ;
  • le code qui constitue l’être (ou OntoCode) et qui nous est révélé par l’EMII, en son cycle universel et absolu ;
  • la relation de mutualité qui initie cet accès à la rencontre des autres êtres en nous ;
  • les pratiques créées et sélectionnées à cet effet : pratiques psycho-, socio- et somato- spécialisées et la démarche d’intégration.
  1. La cure séquentielle et l’ontosynthèse en quatrième et dernière étape

            La création de la Psychothérapie et Psychanalyse Pléni Intégrative (il y a quarante ans) s’est faite sur les deux principes de la pluralité et de l’intégration. La pluralité concerne les principales techniques psycho-, socio- et somato- thérapiques et analytiques et les théories psy avérées et validées. L’intégration s’en fait dans cette cure à trois séquences et maintenant quatre jusqu’à l’organisation de la cure complète. Mais c’est chaque professionnel qui en définit le contenu nécessairement plus limité que cette immense base (néanmoins indispensable pour la formation “Pléni-Intégrative”).

Voici le canevas résumé de cette cure indiquant le nom, la durée, l’indication principale et le mode de relation thérapeute / patient.

dénomination durée indication relation
thérapie courte 6 à 12 séances symptômes alliance thérapeutique
psychothérapie de durée moyenne 8 à 18 mois troubles de la personnalité attachement
psychanalyse longue des années histoire de vie transfert affectif
ontosynthèse pérenne avènement de l’être mutualité

tableau 1 : la cure séquentielle et ses quatre étapes

Ce canevas est développé dans mes trois derniers livres :

  • MEYER R., Psychothérapies, sociothérapies, somatothérapies, Escalquens, Dangles, 2016, 270 p.
  • MEYER R., La psychothérapie et la méditation au chevet de l’humanité, Escalquens, Dangles, 2016, 350 p.
  • MEYER R. et BRANDIBAS G., Manuel de la Psychothérapie Intégrative, Nîmes, Champ Social, 2019, 142 p.

            Il va sans dire que ces quatre séquences ne sont proposées qu’en cas de besoin et/ou de demande. La moitié des patients en restent à la thérapie courte. L’autre moitié s’engage pour 1 à 2 ans. Un tiers de ces derniers passe à l’analyse longue si le thérapeute est aussi analyste. Quant à l’ontosynthèse à peine sortie des limbes, elle n’a pas de statistiques. Mais je propose depuis peu à mes élèves psychothérapeutes et somatothérapeutes l’idée que leur formation (de 120 jours et 30 jours de plus pour le titre de psychanalyste pléni intégratif) constitue une véritable ontosynthèse. En effet, la formation de ces professionnels n’est pas une thérapie ni même une analyse réglées. Et pourtant, c’est quand même quelque chose de cet ordre, en tout cas dans notre formation “expérientielle”. La notion d’ontosynthèse définit parfaitement ce fait. Les élèves féminines ne proclament-elles pas fièrement, en cours de route, qu’elles sont “devenues femmes”? Pour les hommes, ça ne sort pas !

2. Le modèle Essence / Existence / Transcendance

de la Psychanalyse Pléni Intégrative

            Le passage d’une séquence à l’autre ne se fait évidemment pas aussi précisément (quant à la durée) que donné par les statistiques. Cela se relativise pour les bascules de 2 à 3 et surtout de 3 à 4, de l’analyse à l’ontosynthèse, d’autant plus que notre Psychanalyse Pléni Intégrative (pléni = plurielle) s’est déjà développée jusqu’à cette dernière, ontosynthétique, à l’insu de notre plein gré.             Il ne s’agit plus seulement de passer de l’inconscient au conscient ou du Ça au Moi (“Wo es war soll ich werden” : là où ça était, je dois advenir, Freud). Ça s’enrichit, car le “Ça” est plus riche que le Moi et surtout que le Surmoi. Les dernières étapes de ce développement (personnel) annoncent l’ontosynthèse et le constituent déjà. En voici le schéma, tout de go et tout à trac. Mon oeuvre comporte beaucoup de ces schémas et tableaux très complets et à première vue compliqués. En fait, ils sont seulement complexes. Devant mes élèves, je confesse qu’ils sont de vrais cauchemars. Mais ils deviennent peu à peu des mandalas. il suffit de colorier chaque item dès qu’il est bien compris et assimilé jusqu’à ce que la figure globale devienne vivante et apaisante.

            Ce schéma (appelé ET, comme l’extraterrestre) est longuement décrit dans le dernier chapitre de mon livre, la Psychanalyse Pléni Intégrative qui est actuellement publié en blog (gratuitement) en attendant un bon éditeur.

https://www.psychanalyse-integrative-emi-docteur-richard-meyer.blog/

            La partie de droite du schéma anticipe sur l’OntoSynthèse et en constitue un élément important. Aussi je propose ci-après les développements des trois processus de synchronisation, syntonisation et sympathisation. Ça fait extraterrestre, n’est-ce pas, comme ET ? Mais c’est aussi “maison”, notre maison, l’être, vous et moi. Alors oyez braves gens.

Ce rappel d’il y a quelques années reste toujours d’actualité. De plus, il annonce déjà clairement la nouvelle référence, universelle et absolue, qui transcende l’espace, du temps et de la causalité (Emmanuel Kant). Il s’agit de… l’EMI / NDE, Expérience de Mort Imminente / Near Death Experience, comme vous l’avez deviné, ce cycle de vie qui manifeste au mieux l’essentiel de l’être en son OntoCode. Nous accédons à l’ω (oméga) après être parti de l’α (alpha) et nous découvrons le Saint Graal et la pierre philosophale. Je ne parlerai plus du jackpot comme ailleurs qui est quand même ringard, pire encore, capitaliste, addictif et anti écologique. Ce petit joujou, l’EMI, fait tout mon bonheur depuis quelques années, et le vôtre bientôt aussi. Je le développe et le publie longuement (20 blogs en cet été 2019) et plein de nouveautés. (Le lien Internet est le même que ci-dessus). Je propose ici une présentation récente, résumée à l’essentiel, (et trop résumé évidemment !).

Le manifeste de l’Humanité

en son code fondateur, l’OntoCode,

sa révélation universelle, l’EMI

et son œuvre ontogénératrice, l’OntoSynthèse

1) L’Espèce Humaine et son objet, l’être humain, vous et moi, nous sommes générés par un code spécifique qu’on doit appeler :

  • code ontologique
  • et même Ontocode.

2) Ce code fondateur, fondamental et universel, se manifeste pleinement au moment même où l’être est totalement mis en question par la mort, imminente. Il s’agit de l’Expérience de Mort Imminente/ Near Death Experience, EMI/NDE.

3) D’autres processus humains révèlent tout ou partie de ce cycle EMIque : rêve, orgasme, transes et extases amoureuses, religieuses, culturelles entre autres, pratiques dédiées comme les méditations et les thérapies modifiant les états de conscience, sans oublier certaines pathologies psy.

4) L’EMI est un cycle de cinq étapes scientifiquement reconnu :

  • subversion des rigidités de l’être, éveil des processus énergétiques, affectifs et spirituels, unification de l’être en soi, exaltation créative, intégration en Pleine Présence.

En d’autres mots :

  • désaliénation, plénarisation, plénarité, plénitude, pleine présence.

Et classiquement :

  • trauma, coma, sortie du corps, tunnel noir et lumière, panorama de vie/voyage cosmique, retour (ou non retour).

5) La PneumoAnalyse, la manifestation fidèle du cycle EMIque.

La création de la somatoanalyse (avec le livre le « Corps aussi », il y a 40 ans) m’a apporté le rebirth et sa séance d’hyperventilation dans l’immobilité. Les milliers de témoignages de patients puis d’élèves m’ont rendu attentif à une trame commune qui s’est avérée être le cycle EMIque en ses cinq étapes. En effet, la modification des constantes sanguines due à l’hyperventilation (hyperoxygénation, hypercapnie, déséquilibre acido-basique) réalise un véritable trauma interne qui déclenche l’EMI. En voici le déroulement très détaillé tout aussi (et même plus) riche que les occurrences pathologiques. Voici le déroulement.

Tableau 1 : EMII

Expérience de Mort Imminente et Initiante

Echelle de Meyer

6) Ces cinq étapes ont un fondement neuroscientifique :

  • lâcher prise du SNV, système nerveux volontaire, cortical, mode volo,
  • connexion des grands fonctions cérébrales, mode par défaut,
  • bascule ontoneuro dans le SNA, système nerveux autonome, mode auto,
  • créativité holistique à la fois socio-, somato et psycho-, mode holo,
  • intégration de l’intériorité et de l’extériorité par équilibre SNA/SNV, mode pléno.

Tableau 2 : la dialectique des deux systèmes nerveux (SNV, SNA), les étapes du cycle EMIque (de 1 à 5), les 5 modes ontoneuraux, les 4 profils de la conscience et les ondes cérébrales

7) L’EMI est un :

  • processus à trois impératifs
  • construit sur un triple code
  • constituant l’humanité de l’être en ses trois applis.

Le processus est

  • dynamique
  • dialectique
  • et transcendantique.

Le code est

  • hédonique
  • éthique
  • et mystique.

L’humanisation (OntoSynthèse) qui s’y constitue est

  • autonome
  • authentique
  • et altruiste.

Toutes les manifestations humaines se construisent peu ou prou sur cette base qui échappe au temps, à l’espace et à la causalité (Emmanuel Kant) parce qu’elle est absolue et universelle. Notre manifeste insiste sur le processus EMIque plus que sur les contenus fantastiques. (Ce dernier est évidemment plus austère que les images exubérantes !)

8) La pneumoanalyse et la méditation EMIque (l’EMItation, blog n°13) sont au cœur de l’OntoSynthèse, la quatrième séquence de la cure séquentielle qui se déroule comme une initiation dans une relation de mutualité.

Conclusion

Tout cela, c’est trop ! too much ! Comme disait Mac Luhan, s’il y a plus de 10% de nouveauté dans un texte, on ne lit pas et on n’y comprend rien !

Aussi devons-nous revenir à l’EMI elle-même qui est une expérience, à vivre. Elle entraine l’évidence et déclenche l’excellence. Cette dernière faite de résultats positifs valide le tout, l’expérience et l’évidence ! That’s it.

Nous trouvons là l’outil essentiel : le cycle EMIque très en détail et même en questionnaire (pour de futures statistiques), les bases neuroscientifiques (bien développées dans les blogs 19 à 21) et les applis, à savoir cet OntoCode auquel l’OntoSynthèse fait accéder avec ses trois dimensions (process, code, synthèse) et ses neuf impératifs, en particulier les trois essentiels : hédonique, éthique et mystique.

Les performances de l’OntoSynthèse

Je propose l’exemple de la formation du psycho-somatothérapeute comme illustration de notre tâche qui comporte donc trois dimensions à trois impératifs chacune.

OntoProcess :

  • la formation est dynamique parce qu’expérientielle ;
  • elle est dialectique, faisant alterner jouissance et maîtrise, fonction et structure, psycho- et somato-, focalisation et globalisation, entre autres ;
  • et elle emmène au-delà des limites convenues jusqu’à la transcendance, comme nous l’avons lu.

OntoCode :

  • notre formation éveille la volupté énergétique et même sensuelle et sexuelle, le sentiment affectif, la lumière et les couleurs jusqu’à l’unification extatique de l’être ;
  • l’éthique, qui n’est pas la morale, est difficile à expérimenter et à expliquer : elle se présente dans l’état unifié ; or nous bichonnons cette entièreté de l’être par les pratiques que nous énumérons ci-après ;
  • quant à la mystique, c’est le mot qui déroute ; ce n’est pas de la bigoterie mais “l’union”, au réel (les autres, la nature) et au virtuel (dieu, les valeurs et leurs maîtres)

OntoSynthèse :

  • à la fois autonomisante (prévalence du SNA, Système Nerveux Autonome notamment), authentifiante (“je suis enfin femme”)
  • altruiste, ce qui étonne le plus ; mais la vie du groupe d’élèves (une vingtaine par promo) passe peu à peu les étapes sociodynamiques du conflit à la sécurité puis au consensus et au don altruiste pendant les sept jours d’un atelier résidentiel et plus encore pendant les 30 jours de l’année (d’une même promotion).

            Durant ces 120 jours de formation, on ne devient pas seulement femme (et même homme !) mais on acquiert la “légèreté” de cette nouvelle profession si riche et exigeante. En effet, à la deuxième moitié du cursus, advient tout d’un coup “l’expérience fondatrice” qui constitue définitivement le thérapeute / analyste / mutuelEMIste. Il s’agit d’un vécu très intense, spontané et inattendu (à ce moment-là) de l’ordre du moment auto- (nome), extatique et nirvanesque. Voilà ce que j’entends par “Excellence”, performative, qui valide l’Expérience et son Evidence. Ce moment relève de la mutualité de deux acteurs (élèves entre eux ou élève et formateur ou groupe consensuel et altruiste). et l’on retrouve cette nouvelle dénomination : mutualité.

Mutualité ou MutuelEMIe

Je cherche depuis des années les termes qui sieyeraient à notre nouvelle séquence. Thérapeute et analyste ne collent plus. Pour la Méditation Pleine Présence, je décerne un diplôme “d’enseignant (e)”. Pour l’OntoSynthèse, j’ai remis un premier (et unique) certificat de “formation à l’initiation à l’OntoSynthèse” suggéré par Rachel (Matthieu), ce concept ne me convainc pas. Ça fait gourou. Loin de moi.

Et voilà que me tombe dessus le dernier numéro du Coq Héron, la revue dévouée à Ferenczi, raison pour laquelle j’y reste abonné. (Bien qu’Erès, l’éditeur, refuse mes manuscrits !) Répétons à nouveau les trois innovations techniques de Sandor : thérapie active, néocatharsis et analyse mutuelle. J’y vois les précurseurs et inspirateurs de mes trois somatoanalyses : socio-somatanalyse (active), psycho-somatanalyse (câline) et Présence Juste (mutuelle). Je déclare haut et fort que nous faisons de la psychanalyse mutuelle puisque nous nous exposons au regard de près et à la détection corporelle à travers le contact de la main sur le corps de l’analysant. Pas besoin d’y ajouter nécessairement l’histoire de nos vies personnelles. L’analysant les voit et les sent, au-delà d’un discours à la Ferenczi qui s’allongerait sur le divan et adopterait la “position basse” des systémiciens. Mais jusque-là nous restons encore dans la technique et la théorie d’une forme de relation malgré tout dirigée, même si c’est avec habileté.

Quant à l’OntoSynthèse, elle se situe ailleurs, au-delà. Il ne s’agit plus de traiter, analyser, enseigner et/ou initier. Nous voulons emmener vers, accompagner, susciter l’avènement de l’être en soi dont nous ne connaissons pas les particularités, les potentialités ni les intentions personnelles. Pour cela, il s’impose cette mutualité esquissée par Ferenczi et rejetée par Freud et tous ses followers. Faut-il prendre ce risque à nouveau ? Dans la corporation professionnelle, je n’ai plus rien à perdre ! Mais dans l’enrichissement de nos pratiques, il y a tout à gagner. Alors allons-y.

Il s’agit de quoi ? Il importe que le “meneur de jeu” (je me débine !) entre dans les mêmes états d’être que son follower. Rappelons-nous. En thérapie courte, tous deux établissent alliance. En psycho-somatothérapie moyenne, tous deux s’attachent. En analyse longue, le contretransfert répond au transfert, à la condition que l’analyste entre réellement en amour / haine comme l’analysant. Sinon ça fait flop.

Et en OntoSynthèse ? C’est très simple. Comme il s’agit de décliner les cinq étapes du cycle EMIque, il faut pour cela entrer dans les cinq états d’être correspondants : mode volo à subvertir, modes par défaut, auto, holo et enfin pléno. Serait-ce pure technique comme pour Ferenczi qui s’allonge sur le divan après avoir placé l’analysant dans le fauteuil ? Eh non. C’est de la mutualité. Les deux protagonistes (encore de la défausse ?) entrent conjointement dans les mêmes états d’approfondissement et les facilitent ainsi mutuellement. A titre d’illustration, je propose ce qui se passe au niveau de la vision avec ses quatre regards successifs.

Les quatre regards, de la thérapie à l’OntoSynthèse

  1. le regard autoréférentiel où les yeux roulent dans l’orbite selon la fonction actualisée comme nous l’apprend la PNL, programmation neuro linguistique : vision, vers le haut, pensée, à l’horizontale, sensation, vers le bas ;
  2. le regard émotionnel que tout le monde connait bien et qui, en cas d’intensité excessive, se détourne ;
  3. le regard affectif, doux et tendre, qui peut se soutenir sans gêne pendant des minutes ;
  4. enfin le regard mystique qui traduit l’état auto, lumineux, unifié en soi et qui, quand il est partagé avec l’autre, induit une union pleine et extatique d’une qualité toute nouvelle ; cela nous est apparu récemment en formation, entre deux femmes qui rayonnaient une heure encore après son occurrence et qui nous transmettaient à nous aussi cet immense état de bonheur. Cette union mystique, extatique, marque l’accomplissement de l’OntoSynthèse et annonce même la fin de cette quatrième phase dont la pérennité s’arrête évidemment aussi un jour. Il ne reste qu’à intégrer cette capacité d’être à la vie quotidienne sous forme de Pleine Présence. Passons à la dernière partie du texte, celle des pratiques à… mutualiser.

Les pratiques de l’OntoSynthèse

On le retiendra, l’essentiel de cette mutualisation vient des états d’être partagés. Cela n’empêche qu’il y ait des pratiques dédiées issues de notre Psychothérapie et Psychanalyse Pléni Intégrative. Nous les proposons en ce moment selon deux niveaux d’approfondissement, un premier qui focalise sur les trois dimensions constitutives, psycho-, socio- et somato-, et le second qui enclenche l’unification des trois en auto- et holo-.

Les actings somato de transcendance :  

  • la position de l’arc de la bioénergie, appelée chez nous arc énergétique, qui libère les centres énergétiques séparés par les anneaux reichiens jusqu’à engendrer une circulation de bas en haut analogue à la kundalini et parachevée par le réflexe orgastique de Reich ;
  • la “somato”, un travail cathartique, emotiogène, en position allongée, médiatisé par le cri et le mouvement comme chez Ferenczi (thérapie active), Janov (cri primal) et Casriel (NIP, new identity process), ce protocole peut devenir EMDR quand le client fixe un point fixe au plafond ou le regard du « mutualiste », tout en bougeant la tête en accord avec les quatre membres qui tapent dru sur le matelas ;
  • les danses cathartiques dont plusieurs sont reprises à Osho, alias Bhagwan Shree Rajnesch ; idem pour la danse des derviches tourneurs et certaines musiques répétitives comme le Boléro de Ravel ;  
  • le prolongement haptonomique réduit à sa simple organisation entre deux acteurs face à face qui se prennent les mains et se prolongent en elles, bras, corps et être de l’autre.

            Toutes ces pratiques et d’autres très proches éveillent l’énergie, la font circuler dans tout le corps puis expanser au-delà des limites anatomiques, alentours, dans l’espace, cosmos et univers. Cette transcendance corporelle entraîne celle du cœur et celle de l’esprit lorsqu’ils sont prêts, ouverts.

            Il y a trente ans, j’avais réuni ces actings dans le premier cycle de la Présence juste :

  • relaxation de Schultz,
  • circumsensus de l’haptonomie,
  • chakras et montée de la kundalini jusqu’au-dessus du crâne,
  • ruissellement de l’énergie sur le devant du corps et ouverture des centres de communication       (MEYER R. – La dimension spirituelle en psychothérapie, Corps et transpersonnel, Strasbourg, Somatothérapies, 1998, p. 81-153)

Les actings socio- de transcendance

Le deuxième cycle de la Présence Juste réunit quatre actings interpersonnels :

  • voir, laisser venir spontanément les images de personnes de notre vie relationnelle,
  • sentir les émotions reliées à ces venues (dans le ventre) et les sentiments (dans le thorax),
  • centrer : déplacer ces vécus de l’avant du corps vers l’arrière dans la colonne des chakras,
  • communiquer : entrer en relation active, successivement avec la personne présente, puis avec des relations conflictuelles et enfin avec les êtres chers.

Il en découle des vécus tendres, doux, chaleureux et éventuellement douloureux lors d’une relation conflictuelle. Le corps déjà voluptueux de par le premier cycle, s’enrichit d’affection et d’amour qui siègent dans la musculature lisse de tout le thorax. Cette sympathisation épanouit la syntonisation en un être-dans-la-relation au-delà de toute possessivité. Quand cette proposition se fait pour tout un groupe, nous nous asseyons en cercle et nous nous donnons les mains pour laisser couler l’énergie dans ce cercle. Cette double circulation, verticale (perso) et horizontale (socio), fusionne en une expérience transcendante qui subvertit les structurations rigides et libère les fonctions hédoniques.

  • Les câlins au détour d’un corridor remplissent le même rôle lorsqu’ils sont complets (têtes, cœurs et ventres) pendant une à deux minutes pour que tout l’être se syntonise et sympathise. Les intentions séductrices et la focalisation génitale se diluent dans la globalité de la rencontre et disparaissent. Et l’on se quitte rempli et non pas castré comme dirait Dolto.
  • La psycho-somatanalyse, verbale, visuelle (les quatre regards) et tactile est une rencontre globale, holistique, qui devient peu à peu mystique et donc union, sollicitant et boostant la mutualité.
  • La pneumoanalyse que nous aborderons tout de suite propose le même cadre de rencontre plénière. 
  • L’OntoSynthèse se proposant en grande partie en groupe et en ateliers résidentiels, réalise les mêmes développements décrits ci-dessus (pour la formation).

Les pratiques à visée EMIque :

Bascule ontoneuro, modes auto, holo et pléno

           La Présence Juste en est le précurseur avec les quatre temps du troisième cycle :

  • émerveillement devant la nature, les arts, la culture, la beauté du monde et des gens ;
  • responsabilité devant ces merveilles de plus en plus fragiles ; dire ‘‘non’’ à tout ce qui les menace, avec toute l’énergie concentrée dans l’axe du dos ;
  • si je sais dire non, je peux aussi dire ‘‘oui’’ aux valeurs éthiques, à ma morale, aux maîtres et modèles qui m’inspirent ;
  • la douzième étape, finale, je m’abandonne aux processus synchrone (cerveau), syntone (viscères) et sympathe (cœur), les laisse fusionner et accède aux modes auto et holo, à l’extase et au nirvana.

Cette Présence Juste dont le nom désigne le protocole, à savoir les trois cycles et douze étapes, est complète mais aussi complexe. Je n’ai jamais produit ni cassette ni vidéo, préférant la transmission live pour ajouter la dimension relationnelle et accompagner directement les troubles et pathologies éventuels. Trente ans plus tard, avec la révélation EMIque, je propose une EMItation, Emitation + tantra, centrée sur les cinq étapes de l’EMI. La voici in extenso.

Méditation / EMItation

Expérience, Evidence, Excellence

A la place du coup de massue, du viol, de la noyade ou du coma, il suffit de « porter son attention sur ». Voici le processus unique de la Médi-EMI-tation. Juste faire attention à l’objet de la contemplation. Pas trop concentré, pas trop distrait. En fait, c’est physiologique. Il suffit de porter votre attention sur le fameux cube de la Gestalt Psychologie allemande d’il y a cent ans. Fixez bien ce cube en trois dimensions jusqu’à ce que…

Schéma : le cube et la bascule visuelle physiologique

Vipassana

Si vous jouez le jeu, vous expérimentez que vous ne pouvez pas rester plus de (près de) 15 secondes sur le même objet (face antérieure à gauche et en bas ou à droite et en haut). Nous voilà dédouanés de tous les reproches de distraction. C’est pas moi, c’est mon cerveau ! Et voici aussi la raison du mode de méditation originaire et le plus répandu : vipassana. On porte son attention pendant 15 secondes sur une partie du corps puis sur la suivante jusqu’à balayer tout ce corps en une durée donnée. La sophrologie et Kabat-Zinn ont repris ce modèle fondateur. Pour la « Présence Juste », il y a trente ans, j’ai mis la relaxation de Schultz à cette place : «  le bras droit est lourd… la jambe gauche est chaude, la respiration est calme et profonde… » On fait vipassana mais on induit aussi la sensation à observer. Or ce n’est pas nécessaire car çà vient tout seul. L’attention portée sur un segment détend les muscles striés, ce qui alourdit ce segment qui devient lourd. En même temps, elle « syntonise » la musculature lisse, ce qui éveille l’énergie voluptueuse et amène le sang sous la peau qui se réchauffe (de 0,2°). Actuellement je reprends carrément Vipassana en huit lieux (à revisiter plusieurs fois si nécessaire).

Pratique de la première partie : vipassana

Entrez dans la position méditative classique avec un maximum de muscles relâchés et le dos droit. Portez votre attention sur :

  • les deux pieds (2 secondes d’induction et 12 secondes de silence),
  • les jambes,
  • les cuisses,
  • pieds, jambes, cuisses,
  • les hanches,
  • les deux membres inférieurs.

Continuons plus haut:

  • les deux mains (12 secondes de silence),
  • les avant-bras,
  • les bras,
  • mains, avant-bras, bras ;
  • les deux épaules,
  • les deux membres supérieurs,
  • des pieds aux épaules.

L’attention se porte de bas (pieds) en haut (hanches, épaules) et permet aux sensations énergétiques de circuler dans le même sens. Si on s’arrête là, nous effectuons l’essentiel de toute relaxation.

Chakras et kundalini

La référence à Vipassana est la reconnaissance de l’art du bien vivre des Orientaux. Et nous continuons (laps et relaps !) en appelant chakras les lieux où se porte notre attention sur le tronc et la tête. Soyons clair (et provocateur). Les chakras n’existent pas en soi. Ils ne sont que l’effet sensitif, énergétique et jouissif de notre attention. La preuve : il y a de nombreux systèmes qui reconnaissent trois, cinq, sept, ou onze chakras. C’est donc arbitraire. Pour ma part, je me joins au mainstream à sept chakras. Là encore çà monte de bas en haut en un mouvement appelé kundalini qui débouche dans le cerveau et déclenche l’effet phare de l’EMI, le tunnel noir et la lumière. Je n’en dirai pas plus sur l’effet de l’attention donnée à ces chakras. Nous en restons ici à la pratique expérientielle. Le protocole de cette pratique est logique. L’initiateur prend :

  • deux secondes pour désigner le lieu où porter l’attention et
  • laisse une douzaine de secondes pour le faire,
  • il y a donc quatorze secondes pour chaque segment et c’est de la méditation en continu.

Je porte l’attention sur :

  • le premier chakra, devant le coccyx (15 à 20 secondes),
  • le deuxième, dans le creux des lombes,
  • le troisième chakra, au bas du dos,
  • le quatrième, derrière le cœur, devant la colonne,
  • le suivant, dans la nuque,
  • le sixième, sous le crâne, dans le cerveau.

En plus de ce travail volontaire (d’attention) et focalisé, il se passe déjà des choses diverses. D’autres sensations, émotions et sentiments, des images et des intuitions adviennent, que nous laissons venir comme des compléments bienvenus et non pas comme des distractions. Elles nous obligent à élargir le champ de la conscience, ce qui n’est que benef ici. Si nécessaire, on peut induire cette expansion en suggérant les couleurs reliées à chaque chakra (selon mainstream) : rouge, orange, jaune, vert, bleu, violet, blanc ou doré.

Ce mouvement énergétique  constitue une espèce de tuyau devant la colonne vertébrale (analogue au caducée des médecins). Ce contenu peut subitement devenir un mouvement spontané, puissant et voluptueux puis, au fur et à mesure, un envahissement plus doux.

Tunnel noir et lumière

En EMItation, nous privilégions l’envahissement du cerveau par ce flot d’énergie qui provoque la « synchronisation psycho-cérébrale » attestée par les recherches en IRMf. On sent le cerveau s’unifier, ne faire qu’un et, assez souvent, s’obscurcir. Le mouvement énergétique (la kundalini) veut continuer et, avec les chakras classiques, il va au-dessus de la tête ou redescend à l’avant du corps. Pour l’EMI, c’est la troisième direction qui est privilégiée, par le front, le troisième œil, et l’avant, droit devant (strait on). Tunnel noir et lumière sont à présent bien connus. Mais c’est un processus plus caractéristique qui m’est advenu récemment et qui s’est imposé avec évidence comme le critère majeur de la bascule ontoneuro qui ne se fait pas seulement dans la tête mais tout autant dans le cœur et dans les tripes.

A présent, les inductions par l’initiateur ne se limitent plus aux deux secondes sur quatorze mais peuvent être plus développées et espacées (surtout avec des débutants).

  • l’énergie kundalini envahit le cerveau et le synchronise,
  • atténue l’emprise volontaire,
  • obscurcit éventuellement ou illumine déjà avec félicité.
  • Elle est attirée vers le front et par le troisième œil,
  • constitue un cône hélicoïdal se rétrécissant vers l’avant,
  • Elle décrit le fameux tunnel noir,
  • puis ce sont lumière et/ou plages de couleur…

Si çà ne vient pas aussi simplement, c’est que çà bloque quelque part. On reprend l’élan. Je porte mon attention sur :

  • les pieds jusqu’aux hanches,
  • les mains jusqu’aux épaules,
  • les chakras du coccyx, des lombes, du bas du dos, derrière le cœur, aux épaules jusqu’au cerveau et
  • je me laisse haper par le tunnel et la lumière.

Unification

Et c’est là que çà se passe quand on laisse advenir. Entre le sombre et le clair, une vague de douceur s’éveille et envahit tout le corps, de haut en bas, l’unifiant, l’uniformisant, le globalisant. De sept chakras on passe en un unique et immense chakra. Les sept anneaux reichiens s’expansent et se globalisent en ce réflexe orgastique promis et unificateur (de bas en haut). Le cœur et tout le thorax émettent une bouffée d’amour soutenue et délicieuse.

Ventre, cœur, tête, vision, c’est tout un et tout bon.

Etape III – immanen/(trans)scendance

Cette vague d’unification (étape 17) marque réellement la bascule ontoneuro. Elle peut s’initier partout, dans les trois dimensions constitutives, en particulier :

  • dans l’esprit (tunnel-lumière) étape 16,
  • le cœur (bouffée amoureuse) étape 18
  • et le corps (grosse boule d’énergie) étape 19.

Elle ne fait qu’un et nous emmène dans ce tout qui n’est rien, dans ce vide qui est plein et ce nirvana qui, en évitant les réincarnations, nous met en Pleine Présence, pérenne, éternelle. Ces trois processus de syn-(thèse) sont largement décrits dans le blog psychanalyse.

C’est le mode auto (nome).

Comme initiateur, je me tais et laisse le temps de déguster.

Chez nous, Occidentaux, on privilégie l’imaginaire débridé mais aussi les sensations luxuriantes dans des environnements paradisiaques et, last but not least, la rencontre avec des personnes aimées vivantes, défuntes et/ou virtuelles. Il est difficile de représenter ce mode auto. Ce serait l’étape 4. Quant à la restructuration imaginaire dans le mode holo, elle se ferait le mieux à travers un tanka comme celui que j’ai ramené de New Delhi il y a trente ans où j’avais fait une conférence sur la somatanalyse au All India Institute of Medicine.

Etape IV – 20 extase, 21 créativité holistique

Cette pratique fait expérience, crée l’évidence et valide par l’excellence de ces vécus. C’est bon, beau et bien, donc évident. Nul besoin de science ou croyance. J’y suis. That’s it. Et çà marche même. It works comme nous le témoigne Béatrice Bresciano, une élève psycho-somatothérapeute et psychanalyste jungienne.

« L’EMI est un acronyme que je méconnaissais jusqu’alors. Sans pouvoir la nommer, j’en avais toutefois entendu parler en tant que réalité, comme beaucoup d’autres personnes, et parce que mon père l’avait connue lors d’un accident au cours duquel il avait failli perdre la vie, en 1965. Si besoin, je précise que j’étais alors dans le ventre de ma mère qui m’attendait depuis cinq mois, et que je n’ai été informée de ce vécu de mon père qu’après son décès, en 2016.

Ma première EMI eut lieu à Lipsheim, en juillet dernier, lors d’une méditation guidée par ta voix, un matin. Ce premier voyage fut merveilleux et intense.

Il commença par une vision de tunnels, bien réels, puisqu’il s’agissait de ceux que je traverse lors de mes balades à vélo à San Remo, en Italie (c’est une ancienne voie ferrée réhabilitée en piste cyclable).

Mon rythme cardiaque s’accélérant beaucoup, j’ai ensuite « vu » et traversé du noir, uniquement du noir. Ce tunnel n’en était pourtant plus un puisqu’il ne comportait aucun mur, ni aucune structure.  Ce noir était réellement très noir, d’un noir absolu. Je prends soin de poser des guillemets au mot « vu », car j’étais à ce moment complètement aveugle et sourde. Je ne voyais plus rien ni ne percevais plus aucun bruit autour de moi. Je n’étais plus là, parmi vous. Je me sentis portée.

Je pense qu’après ce noir intense, il y eut une sorte d’ouate blanche, disposée comme de petits nuages, représentant la fin de ce que beaucoup décrivent tel un tunnel, mais je n’en suis plus certaine. Je n’ai pas un souvenir clair de ce point précis.

En tout cas, c’est après avoir traversé ce noir absolu et peut-être cette ouate, que m’apparut une Lumière blanche que je nomme avec une majuscule car, jamais de ma vie, je n’avais perçu une lumière d’une telle force et d’une telle beauté.

Ce fut un moment de plénitude et d’extase au cours duquel je connus un bonheur très intense et une joie inédite. Je ressentis aussi la présence de mon père, sans l’avoir pourtant vu en personne. Je sentais que j’étais avec lui, c’est tout.

C’était extrême. Je me souviens d’avoir pensé que je n’avais jamais rien vu d’aussi beau et de m’être dit « C’est Là, et C’est merveilleux ».

Je revins au sein du groupe (je ne sais pas si ces mots sont adéquats, mais c’est ce que je ressentis), grâce au bruit du paquet de mouchoirs en papier que ma voisine m’offrait pour sécher mes larmes qui coulaient à flot.

Mon cœur continuait à battre puissamment dans ma poitrine et je tremblais vraiment beaucoup. Me demandant ce qu’il m’arrivait et un peu honteuse de mon état, je me levai pour aller aux toilettes me rafraîchir. Je me souviens d’être difficilement parvenue à me laver les mains tant elles s’entrechoquaient.

Revenue à ma place, je ne réussis qu’avec peine à tenir mon stylo. Cet état a perduré quelques minutes encore. Je suis ensuite allée me reposer à l’heure du déjeuner, prise d’une grande fatigue.

Durant l’après-midi, j’hésitai à te parler de mon vécu ce matin-là, presque convaincue que je ne serais pas crédible. Après réflexion, je ne t’en touchai mots que le soir, entre deux portes, et restai donc quelque peu frustrée par notre échange trop bref, au regard des émotions que j’avais ressenties.

Pourtant, les jours suivant ce voyage merveilleux, je me vis empreinte d’un immense bonheur ; je me sentais comme en avance sur mon temps, comme pourvue d’ailes légères qui me permettaient de voler : « je planais, je savais ».

Les mois passant, ce sentiment de plénitude s’est peu à peu mêlé à de la peur. Peur physique face à cette accélération totalement inusuelle et puissante du rythme cardiaque et peur…de ne pas revenir de ce voyage bien insolite.

Ma deuxième expérience émique eut lieu en mars dernier, lors de la semaine Jung, au cours des exercices de vocalises et autres, élaborés par tes soins.

Prévenue par Julie et Rachel dès le début de la semaine que de tels exercices nous seraient proposés, je leur avais fait part de ma première EMI et des sentiments mêlés d’envie, de joie et de peur que je ressentais depuis lors. Je me prêtai pourtant aux exercices, à la fois très curieuse et inquiète.

Le premier cycle de vocalises ne produisit aucun effet tangible ; je commençai par contre, lors du deuxième cycle, à éprouver des difficultés à émettre les vocalises tout en ressentant peu à peu une accélération de mon rythme cardiaque.  J’entendis (c’est comme si je les entendais vraiment, en plus de les sentir) les battements de mon cœur, qui battait plus fort, soudainement et progressivement. Je sentis aussi les muscles de mon visage se détendre, notamment ceux des lèvres.

Je visualisai alors des voiles de couleurs très foncées, gris, vert, violet notamment, se mouvant au gré d’un souffle, tel un vent.  Comme la première fois, je vis ensuite le noir, mais ce noir n’était pas ce noir absolu que j’avais connu, mais un gris foncé. Au bout de ce « quasi noir », j entrevis au loin une tache grise plus clair, de forme circulaire, représentant très certainement la Lumière sus-décrite, mais cette fois, je ne l’atteignis pas.

C’est ensuite que je « revins », et fus submergée par un flot de larmes incompressible, et cela, durant un très long moment. Je pleurais sur moi-même, me reprochant de « ne pas y être allée », puisque ma peur avait vaincu mon désir d’y retourner. Je pleurais de ne pas avoir « vu » mon père une nouvelle fois… Je pleurais sur cette contradiction. Je pleurais sur ma différence aussi. Ressentant une réelle confusion intérieure, j’eus un peu de mal pendant les minutes qui ont suivi à structurer mes phrases.

Contrairement à la fatigue induite par la première EMI, je dormis très peu cette nuit-là ; j’étais très agitée, probablement en raison de la force mentale que j’avais dû déployer pour « freiner » ce nouveau voyage. Je me surpris aussi à être en colère contre moi-même parce que je m’en voulais de m’être ainsi contrôlée ; plus tard, je fus toutefois envahie par un sentiment d’indulgence pensant que j’avais bien le droit d’avoir peur.

En effet, l’EMI est un phénomène très puissant, que ni notre culture ni notre éducation ne nous permettent de comprendre. On n’a pas encore les clefs pour la déchiffrer et elle se nomme quand même EMI, expérience de « Mort » imminente et initiante. En principe, ceux qui en parlent sont ceux qui l’ont vécue lors d’une maladie ou d’un accident. Elle est donc souvent concrètement associée à des soucis de santé.

Une EMI telle que celle que j’ai vécue chamboule pourtant bien des codes. Ne comprenons-nous pas dès l’enfance qu’on naît un jour pour mourir un autre ? Ne nous parle-t-on pas de l’enfer et du paradis, des morts qui vont au ciel, de la mort qui est une fin ? Ne convient-il pas désormais de fortement nuancer ces affirmations, et même de les infirmer ?

Je pense que oui, car je sais désormais que tout cela n’est plus exact. La mort n’a pas ce caractère définitif, et on peut accéder à ce monde sans mourir et en revenir, en revenir et puis y repartir. On peut donc y rencontrer nos êtres aimés, car ils sont là. C’est en tout cas la lecture personnelle de ce que j’ai vécu.

J’aimerais revenir à présent sur l’interprétation des différentes couleurs perçues lors des deux EMI. Dans la première, les couleurs avaient un caractère absolu, ou tout noir ou tout blanc et lumineux, alors que, dans la deuxième, elles étaient beaucoup plus ternes, bien qu’il s’agisse clairement du même « endroit ». Je pense que ce changement de couleurs fut induit par ma prédisposition mentale. Dans le premier cas, j’étais novice et ingénue et me laissai donc porter par ce voyage. Dans le deuxième, j’avais peur.

Je me demande donc comment une même « réalité » peut avoir des couleurs distinctes, selon nos apriori ; je tente de me répondre en me disant que cette « réalité » n’en est peut-être pas une, parce que cet endroit n’existe pas, que ce n’est pas un lieu. L’EMI ne serait-elle donc pas un procédé alchimique de transformation de l’âme, qui lui permettrait d’accéder à un autre monde, immatériel ? C’est en tout cas mon interprétation aujourd’hui. Je précise que tous ces détails sont tirés de mes expériences et ne m’ont absolument pas été dictés par quelque recherche ».

EMItation

la méditation qui génère le cycle EMIque :

Vipassana, Chakras, Tantra, Nirvana, Pleine Présence

A propos de la séquence tantrique

Beaucoup de méditations, orientales surtout, préconisent l’abstinence sexuelle. L’Eglise catholique l’impose à son clergé avec les effets que l’on sait. Freud désigne cela par le concept de sublimation comme métaphore venant de la chimie. Un liquide qui se transforme en vapeur. Çà donnerait quand même des vapeurs ?

Les fondements du fonctionnement humain révélés par l’EMI nous enseignent que rien n’est refoulé, bloqué et/ou réprimé de ce fonctionnement, la sexualité pas plus que la spiritualité par exemple. (La Pleine Conscience se vante d’être laïque et pas religieuse ni spirituelle !).  La sexualité doit donc prendre sa place dans l’EMItation lorsque les contraintes sociales, culturelles et/ou cliniques ne le déconseillent pas. Nous respectons ces difficultés chez les méditants fragiles et/ou débutants. Nous nous référons au contraire au tantrisme qui valorise la sensualité/sexualité comme source centrale de l’énergie si active en méditation.

Nous pouvons aussi évoquer Carl Gustav Jung qui prône la « Conjunctio Oppositorum » (le titre de l’un de ses livres) pour réunir les deux pôles genraux, animus et anima, comme moyen d’accéder à la globalité du Soi. Et pourquoi n’ajouterions-nous pas aussi la conjonction des sexes ? Dans le mythe de l’androgyne, Platon présente nos ancêtres comme des combinaisons des deux genres, de grosses boules à quatre bras, quatre jambes et les deux… sexes. Mais çà les a rendus arrogants et ils ont attaqués les dieux. La suite, on connait ! Coupés en deux ! Alors comment faire ? Deux choses:

  • intégrer la formidable énergie sensuelle, sexuelle ;
  • la travailler pour en faire le moteur du cycle EMIque jusqu’au nirvana et à la Pleine Présence.

Et çà donne quoi ? Un enrichissement de l’étape des chakras de la façon la plus simple, en différenciant les trois niveaux du bas du tronc, (périnée, bas ventre et ventre), et en détaillant les lieux importants d’avant en arrière. En voici le protocole.

Nous portons l’attention sur :

  1. –    périnée
  2. clitoris/pénis
  3. lèvres/bourse
  4. entrée du vagin
  5. anus
  6. premier chakra
  7.  le périnée.
  •   Bas ventre
  • pubis
  • vésicule séminale/vagin
  • rectum
  • deuxième chakra
  • bas ventre
  • périnée, bas ventre.
  •    Ventre
  • vessie
  • utérus
  • avec éventuellement un bébé dedans
  • intestin grèle
  • colon
  • troisième chakra
  • ventre
  • périnée, bas ventre, ventre
  • premier, deuxième, troisième chakra.
  •    Diaphragme
  • thorax
  • poitrine
  • tétons
  • poumons
  • cœur
  • quatrième chakra
  • Kundalini du premier au quatrième chakra.

Vous constatez que je désigne les organes génitaux des deux genres. Pour un public suffisamment ouvert, je propose même de s’attribuer les organes de l’autre genre puis des deux genres (cis, trans, non binaire selon la nomenclature récente). Nous retrouvons la « Conjunctio Oppositorum » de Jung, en genre, caractère et anatomie. Et s’il y avait excitation sexuelle « irrépressible » comme l’évoque Freud ? Rien n’empêcherait sa satisfaction si les circonstances le permettent mais nous proposons le même cheminement que ci-après avec la « tantrisation » de cette énergie qui évite une résolution parfois frustrante à assumer. Puis le passage à l’EMIque.

En effet nous sommes déjà aux deux premières voluptés, caverneuse et génitale. Eveiller l’énergie sensuelle du corps caverneux, pénis et/ou clitoris correspond à une volupté qui pourrait aller à « l’orgaste » comme dans la végétothérapie caractéro-analytique de Reich, sans résolution spastique. Nous prolongeons cette syntonisation caverneuse jusqu’à la sphère génitale, vésiculaire (séminale) et vaginale. (En cas de spasme résolutif, il s’agirait de l’orgasme classique appelé aussi « petite mort ». Tiens donc !)

Mais nous prolongeons la diffusion de cette volupté énergétique et éventuellement sensuelle dans le thorax et le crâne. Cette extension mérite la dénomination de tantrique (un peu simplifiée certes). Etendue, cette volupté ne nécessite plus d’évacuation spastique et donc pas l’orgasme classique. On peut se remplir en douceur, stabiliser et intégrer ce nouvel état d’être tout en lâchant le contrôle et en  déployant un état de conscience diffus, tantrique. Les grands maitres en font leur état pérenne. Les plus petits (maitres) gèrent avec un orgasme (classique) de temps en temps ! Mais nous ne sommes plus dans le déroulement habituel de la sexualité « résolutive ». Ici, nous entrons dans un état nouveau, subtil, plus difficile à gérer, qui nous transforme en (petit) initié.

Quant au grand initié, il/elle part dans le tunnel noir, débouche dans la lumière et entre dans le nirvana où tout est plein et vide à la fois : sensuel, amoureux et mystique (somato-, socio- et psycho-) et tout nouveau et inconnu en même temps. C’est le quatrième temps au-delà du sexe et du genre.

Ces quatre voluptés correspondent aux quatre temps EMIques (volo, défaut, auto et holo) et débouchent sur la Pleine Présence (pléni). Alors, est-ce l’abstinence sexuelle des grandes méditations ? Pas abstinence mais sublimation, en pléni plutôt qu’en vide.

Pour résumer, l’attention portée sur la sphère génitale pendant l’EMItation amplifie la charge énergétique et aide à la globalisation de l’être (conjonction des opposés) en redonnant sa juste place à la sensualité et en en faisant un processus méditatif (tantrique) et, plus encore, une expérience EMIque.

C’est tout bénef. Mais c’est aussi du boulot. Çà contrevient aux convenances et croyances bien ancrées, d’où la prudence avant de la proposer. Mais, bien au-delà de la gestion sociale, il se dessine une application bien plus importante, celle du manuel de survie. Quand beaucoup de comportements seront limités par la montée de la chaleur (aujourd’hui même, le 25/06/2019, on est à 38°à Strasbourg, 46° dans le sud du pays) et qu’il faudra se restreindre sur tout ce qui pollue, il restera les sens, l’amour, la méditation et l’EMItation. Ce sera dans pas trop longtemps. Alors préparons-nous. Il est trop tard pour être pessimiste.

On aura compris que l’accès au mode auto (vide et plein, tout et rien) efface tout et donc aussi tout protocole qui se répète et peut se figer. Certains élèves qui débutent avec ce nouveau cadre de travail bloquent et basculent dans leur mode de méditation habituel. C’est le signe que ce dernier est devenu un rituel, à… subvertir en tant qu’automatisme.

Mais la pratique centrale de l’OntoSynthèse reste toujours et encore la pneumoanalyse (pneumo = souffle). Huit à neuf débutants sur dix déroulent le cycle EMIque dans l’ordre et avec délice. Les deux ou trois autres qui se sentent déçus le sont en grande partie par rapport aux merveilles que j’ai l’air de promettre ou par l’incompréhension des vécus. Il faut les faire parler très précisément du déroulement de la séance, dans l’ordre chronologique, et insister sur la forme et la trame (les cinq modes) sans trop s’arrêter sur les contenus. Je propose ici trois descriptifs et témoignages de pneumoanalyses.

L’expérience de mort imminente : EMI

après trauma et coma

            Puis, un jour, une nouvelle étape après trauma et coma s’impose dans la connaissance des états de conscience avec ce qu’on appelle EMI, NDE en anglais, expérience de mort imminente, near death experience. En effet, après les premières descriptions étonnées et étonnantes de Raymond Moody ou de Kenneth Ring notamment, insistant plus sur le fantastique du contenu que sur la permanence des étapes formelles, on en arrive aux études scientifiques, méthodiques, comme celle d’un cardiologue hollandais qui comptabilise près de 15 % d’EMI parmi plus de trois cents comateux après infarctus du myocarde (Van Lommel). Moi-même j’ai interrogé mes patients qui ont passé par une anesthésie générale et j’arrive à une proportion très proche – mais sans la rigueur statistique. Cette EMI nous la retrouvons décrite de façon très proche dans toutes les traditions de toutes les époques (dans le Bardo Thödol tibétain, le livre des morts égyptien, la mystique chrétienne, la divine comédie de Dante etc…). Cette EMI, nous la cultivons dans les pratiques respiratoires telles que le Rebirth et dans bien des somatothérapies centrées sur les états de conscience. Fritz Perls la décrit dans la Gestalt-thérapie. Cette EMI est maintenant reconnue comme un processus bien précis qui fait traverser cinq étapes dans un ordre chronologique habituel après le trauma initial, même si le contenu semble disparate :

étape 1 : bien être

étape 2 : excorporation

étape 3 : tunnel noir et lumière

étape 4 : vision, révélation

étape 5 : point de non retour et…. retour.

            A présent il est évident que la dite EMI n’est autre qu’un processus neuro-bio-physiologique, à manifestation psychologique, qui se déroule selon ces cinq étapes auxquelles j’ajoute une sixième : le changement de vie. Cette sixième étape qui s’écoule sur des mois, ce changement de vie, démontre l’effet thérapeutique de l’éveil de ces processus. Le monde médical et scientifique reconnaît enfin la réalité de ces vécus qui n’ont plus rien d’ésotérique. Il en arrive à évaluer l’occurrence de l’EMI à un tiers de la population : une personne sur trois fait, un jour ou l’autre, une expérience dite de mort imminente. Quand j’en parle à un groupe de vingt élèves, il y a toujours trois ou quatre d’entre eux qui ont déjà fait cette expérience.

            Mais n’oublions pas que, dans l’EMI, la cause est traumatique et violente ou chimique (anesthésie, drogue dure) et provoque donc des phénomènes en clivage tel que l’excorporation. Dans le travail analytique, par contre, la pratique est volontaire et progressive. Dans les pratiques somatothérapiques, somatanalytiques et méditatives, c’est un acting, l’hyperventilation notamment, qui lève la structure correspondante et libère le processus qui reste unifié et  centré. J’ai bien observé ce mécanisme lors des milliers de séances de pneumanalyse que j’ai accompagnées au cours du quart de siècle écoulé. C’est ainsi qu’on peut systématiser les mêmes étapes que celles de l’EMI traumatique, raison pour laquelle nous appellerons ce deuxième mode d’obtention : Expérience de Mort Initiante (qui initie).

Avec l’arrivée du livre de Van Lommel (‘‘Mort ou pas’’), nous devons tenir compte des données apportées avec clarté et rigueur par l’auteur. Commençons par étoffer la liste des étapes selon trois auteurs majeurs : Moody, Ring et Greyson. Voici les douze éléments décrits par Moody et l’ordre dans lequel ils sont généralement cités.

1.        ‘‘Le caractère ineffable de l’expérience.

2.        Une sensation de paix, de calme. La douleur a disparu.

3.        La conscience d’être mort(e). Elle est parfois suivie d’un bruit.

4.        La décorporation. Le sujet assiste à sa réanimation ou à son opération depuis un lieu situé à l’extérieur et au-dessus de son corps.

5.        Un espace obscur. Seuls 15 % des gens le vivent comme effrayant. Le sujet est tiré vers un minuscule point de lumière dans cette obscurité qui peut être décrite   comme : le passage dans un tunnel. Le sujet est rapidement propulsé vers la lumière.

Une EMI terrifiante. Environ 1 à 2 % des sujets restent dans cette           obscurité et vivent leur EMI comme effrayante. (Elle est parfois           qualifiée de véritable enfer.)

6.        La perception d’un environnement irréel, paysage éclatant, couleurs superbes, fleurs magnifiques et parfois aussi, musique.

7.        Rencontre et communication avec des personnes décédées, des parents le plus souvent.

8.        La perception d’une lumière brillante ou d’un être de lumière. Le sujet ressent une totale acceptation, un amour inconditionnel et accède à une connaissance et à une sagesse profondes.

9.        La vision panoramique du passé. Le sujet revoit sa vie depuis sa naissance. Il revit           tout et voit son existence défiler devant lui à la vitesse de l’éclair. Le temps et la     distance semblent abolis, tout se produit en même temps, et le sujet pourra parler       pendant plusieurs jours du film de sa vie qui n’aura duré que quelques minutes.

10.      Intuitions ou images de l’avenir : le sujet a l’impression d’être le témoin d’une partie           de sa vie encore à venir. Là encore, il n’y a ni temps ni distance.

11.      La perception d’une frontière. Le sujet se rend compte que s’il franchit cette frontière ou limite, il ne pourra plus revenir dans son corps.

12.      Le retour de la conscience dans le corps. Il s’accompagne d’une grande déception de se voir retiré quelque chose d’aussi beau.’’ (Van Lommel p. 25 et 26)

            Ces douze étapes ont été ramenées à cinq par Kenneth Ring, comme nous le faisons nous-mêmes.

  1. ‘‘Il mentionne d’abord la phase affective, celle des impressions de paix absolue, de calme, de lâcher prise, de félicité. La souffrance a disparu. Cette phase est presque toujours ressentie comme positive et apparaît dans 60 % des cas.
  2. La deuxième phase est celle de la sortie du corps et concerne 37 % des cas. Tandis que certains sujets ont simplement l’impression de ne plus avoir de corps, de ne plus ressentir ni douleur ni restriction, d’autres peuvent effectivement voir leur corps sans vie et tout ce qui l’entoure depuis un point de vue situé en dehors et au-dessus de la scène. Ils voient et entendent clairement ce qui se dit. Ils se sentent à la fois détachés de leur corps et complets, mais transparents.
  3. À la troisième phase (23 %), les sujets arrivent dans un lieu obscur, généralement paisible. Certains s’attardent dans cette phase.
  4. D’autres s’enfoncent dans un tunnel vers une lumière exceptionnellement claire sans être aveuglante, qui irradie un amour et une acceptation inconditionnels. Cette quatrième phase est décrite dans 16 % des cas.
  5. La cinquième et dernière phase (10 %) consiste à pénétrer dans une dimension autre, surnaturelle, d’une incroyable beauté, où le sujet entend de la musique et rencontre parfois des amis et parents morts. C’est aussi là que peuvent intervenir le film de sa vie passée et des flashs sur sa vie future.

Il a le plus grand mal à quitter ce lieu pour retourner dans son corps.’’ (o. c. p. 26 et 27) Plus que de longues explications, un tableau établit les concordances entre les trois modèles majeurs, dans la mesure où l’on différencie les EMI post traumatiques et les expériences harmonieuses comme nous le verrons par la suite.

                  Modèles   Etapes Moody Ring Meyer
étape 1   étapes 1 et 2 : paix, calme paix félicité   bien-être
étape 2   – harmonieuse     – post traumatique     étape 2 : la douleur a disparu    étapes 3 et 4 : décorporation conscience d’être mort ne plus avoir de corps       sortie du corps éveil énergétique       lévitation
étape 3   – harmonieuse       – post traumatique     étape 5 espace obscur et point de lumière     enfer       tunnel et lumière           tunnel noir lumière        
étape 4     – harmonieuse         – post traumatique     étapes 6, 7 et 8 environnement irréel rencontre avec être de lumière, amour   étape 9 et 10 panorama de vie images d’avenir     dimension surnaturelle, beauté, amis et parents morts     panorama de vie   visions révélations amour rencontres       panorama de vie
étape 5 étapes 11 et 12 frontière, retour a du mal à quitter le lieu   point de retour

Tableau  : les étapes de l’EMI selon Moody, Ring et Meyer.

L’Expérience des Processus Transconscients

en pneumanalyse

            Pour chaque étape, il y a d’abord la traversée d’une structure défensive spécifique puis l’accès au pur processus.

Etape 1

pratique :      subversion  de la structure de  vigilance  que requiert la vie sociale, par

                        la mise en posture allongée et relâchée sur un matelas ;    

effet :             éveil du bien être.

Etape 2

pratique :      subversion de la “structure corporelle”, du ” schéma corporel ” anatomique et de l’homéostasie bio-physiologique par l’hyperventilation et l’hyperoxygénation ;

effet :             éveil du pur processus énergétique, puis “expansion du corps énergétique “, il s’agit aussi de la libido freudienne, (donc de l’inconscient personnel) avec retour de souvenirs réels et vécu d’émotions intenses.

Etape 3 

pratique :      subversion de la ” structure mentale “, de celle qui donne ” forme ” à toute production psychique (image, pensée, mélodie etc…), par l’invasion de la vague énergétique dans le cerveau et relâchement de la conscience ;

effet :             aspiration dans le tunnel noir, l’obscurité, l’informe, le gris ; sensation d’un mouvement intense qui fait débouler en spirale à travers le tunnel vers…la lumière qui point au bout. L’absence de ” l’in – formation ” donne des ressentis d’une extrême intensité et d’une nouveauté surprenante. C’est dans ce tunnel que l’on peut paniquer et résister jusqu’à éprouver l’enfer. Si l’on s’abandonne avec confiance à ce processus cérébral, on arrive à la pure lumière, à des taches de couleur vives, à une vérité d’une évidence totale ; on entre dans un mouvement d’aspiration libérateur. C’est à ce niveau que se situe, pour les Tibétains, l’éveil définitif, le nirvana, qui intègre l’amour sans objet ni image. Eveil de clarté, volupté, agapé, épistémé et sensation de pleine liberté.

Etape 4 

pratique :      persévérance dans l’hyperventilation et l’état de conscience modifié ; subversion de la ” structure personnelle “, à savoir de tout ce qui fait la définition de la personne avec son identité, son individualité, son apparence que nous connaissons, sa séparation d’avec les autres, d’avec son ego freudien méfiant, de sa persona jungienne artificielle ;

effet :              survenue de visions ” transpersonnelles ” et archétypales dans lesquelles des êtres mythiques côtoient des êtres vivants et des êtres morts apparemment vivants dans des paysages paradisiaques; créativité visuelle débridée et exaltante, mais aussi révélation, audition de musiques célestes, olfaction de parfums sublimes ; libération d’un sentiment d’amour intense, profond, inconditionnel, tel qu’on ne l’a jamais connu, envers les vivants et les morts (d’anciens êtres proches) et surtout des êtres archétypaux : maître, saint, dieu ; le tout sur la base d’une volupté et d’une félicité stables et inconnues           jusque-là.

Ces derniers vécus sont ceux-là même que C.G. Jung conceptualise comme “inconscient collectif “. Jung a accédé à ce quatrième palier après des années à régresser, déprimer ou, tout simplement, à subvertir les structures mentales et individuelles jusqu’aux ‘‘processus constituants’’ en rédigeant et illustrant son fameux livre rouge. Quant à Freud, il s’est arrêté au deuxième palier, énergétique, celui de la ” libido “, préférentiellement sensuelle et sexuelle. A ce stade freudien, il y a un accès facilité aux souvenirs réels et enfuis de la petite enfance, aux événements et processus refoulés, ce qui constitue l’essentiel de ” l’inconscient personnel “.

Etape 5

Point  de non-retour : en EMI comme en rebirth, quelque chose fait revenir à l’état de conscience habituel, que ce soit un être archétypal qui en fasse la demande, ou le médecin auprès du comateux qui appelle à se réveiller, ou le souvenir de ses obligations de père , mère, conjoint etc. Le corps revient à la vie, l’esprit traduit ce changement en un message symbolique tout comme, en rêve, il met en image les ressentis corporels. Ce retour se fait souvent à contre cœur.

Etape 6

          Changement de vie. Cette expérience est si riche et si intense qu’elle reste profondément et durablement gravée dans les sens et dans la mémoire. On s’y réfère avec bonheur. Elle est très souvent le vécu le plus important de toute la vie, aussi entraîne-t-elle un changement d’état d’être et de vie. Pour rester dans l’amour  qu’on a ressenti, on modifie son attitude envers les autres.  On change son mode de vie pour rester en contact avec ce ressenti intérieur. 

Ce sont les trois étapes centrales qui ont mis en ordre les observations que je fais depuis si longtemps :

  • l’étape corporelle, énergétique, qui correspond à l’inconscient freudien et que je généralise en “essence de l’énergie” (terme freudien d’ailleurs),
  • l’étape psychique, mystique, qui correspond à l’inconscient oriental ou inconscient absolu et qu’ils appellent “nature de l’esprit”,
  • l’étape relationnelle, transpersonnelle, qui donne les mêmes contenus que l’inconscient collectif de Jung et que j’appelle “l’intime du lien“, parce qu’on y côtoie également les êtres aimés vivants, morts et virtuels, ainsi qu’un environnement magnifié.

            Voici cet essai de description de ces trois temps centraux et successifs et quasiment toujours décelables quelle que soit la richesse et le désordre apparent du contenu imaginal. Dans nos mises en commun des vécus de pneumanalyse, nous commençons maintenant par déterminer le cheminement formel (la succession des subversions de structures et d’éveils de processus) parce que l’analyse des contenus change totalement selon l’étape. Lorsque le patient s’arrête à l’essence de l’énergie, nous sortons l’analyse freudienne, avec insistance sur le sexuel éventuellement. Lorsqu’il passe jusqu’à l’intime du lien, il n’y a plus  aucune interprétation sexuelle, mais une pure plongée dans le symbolisme jungien. Cela évite bien des contresens. Si le patient reste coincé dans les structures (avec tétanie, puis hyperacuité sensorielle), nous nous focalisons sur les mécanismes de défense et les difficultés à s’abandonner. Mais est-ce bien l’inconscient ou, plus justement, le processus inconscient ? Accordons-nous une approche supplémentaire celle de la Présence Juste déjà évoquée, proche d’une méditation, qui nous permettra une troisième appellation : Présence aux Processus Mystiques.

La Présence aux Processus Mystiques

en Présence Juste

Le pur processus énergétique ou essence de l’énergie

            Je m’assieds en tailleur, la colonne droite, dans mon petit coin bien calme,  lâche la tête et me tourne vers l’intérieur. Après une à deux minutes, un endroit du corps se met à se remplir d’une douce énergie, à pulser cette sensation plus loin, à la diffuser dans tout le corps. Au début ça s’éveille dans le périnée et monte sagement le long de la colonne comme l’enseigne l’Orient avec son image du serpent kundalini. Arrivé dans le crâne, le serpent y répand douceur et félicité et calme la pensée. Puis elle se déverse dans le reste du corps en redescendant très lentement.

Le pur processus mystique ou nature de l’esprit

            C’est quand le mouvement énergétique submerge plus massivement le cerveau, au-delà de la douceur et de la félicité évoquées ci-dessus, que la structure mentale cède dans des manifestations très proches du tunnel noir, mais néanmoins atténuées : obnubilation de l’esprit, envahissement par une obscurité plus ou moins opaque, déferlement d’une vague d’endormissement qui nous emporterait vers le sommeil si on allait se coucher. Quand on sait résister au sommeil et qu’on  reste dans la posture, on sort lentement de l’éclipse et l’on découvre la clarté, la lumière, l’éclat du soleil. Le cerveau devient lui-même lumière, soleil et rayonnement. Il faut qu’elle sorte, cette lumière, qu’elle se répande, enrichisse alentour et entourage. Parfois ce sont de pures plages de couleur, vives et lumineuses. Puis ce flamboiement envahit le reste du corps en descendant lentement.

            Une grande volupté accompagne cette lumière et la présence reste juste ; on est là, présent, capable d’intégrer ce qui peut se passer d’imprévu. Il s’agit de rester dans cette présence, riche et sobre à la fois, exaltante et simple tout autant. C’est “ pur “ processus, sans forme, sans structure, sans intention ni but, hors du temps sinon éternel. C’est, tout uniment.

            Selon le contexte de vie (période calme ou préoccupée), cet être de lumière et de jouissance se maintient plus ou moins longtemps. Si on s’écarte de ce pur état d’être, la structuration se réinstalle et c’est, paradoxalement, en passant à la production imaginaire (les images ayant des formes et les pensées s’inscrivant dans des concepts et des mots).

Le  pur processus affectif  ou l’intime du lien

            Alors s’imposent des images, des personnages, des paysages, des considérations éthiques, des intuitions plus ou moins essentielles. Mais c’est la dimension affective qui caractérise fondamentalement ce qui correspond ici au quatrième palier de l’Expérience de Mort Initiante. Quand la lumière descend dans le corps jusqu’au cœur, elle allume ce sentiment d’amour ineffable déjà évoqué en pneumanalyse. Ce troisième processus hors structure vient redonner les formes aux images, les visages aux personnages, le paradisiaque aux paysages. S’éveillant de plus en plus, l’affectif fait advenir ses objets privilégiés: les êtres aimés, vivants et morts indifféremment, les êtres archétypaux, réels et virtuels indifféremment, les ambiances de rêve amoureux. Lorsqu’il y a évocation d’événements de vie, ces  événements  sont ressentis comme augmentant ou diminuant le sentiment d’amour et prennent ainsi une couleur morale. S’ils l’augmentent, ils étaient bons ; s’ils le diminuent, il y avait faute. Je vais aggraver mon cas – déjà bien suspect avec la prétention au transcendant – en affirmant, très simplement mais avec conviction, que nous sommes ici aux origines des processus les plus nobles de la civilisation : sentiments artistiques, éthiques, mystiques et religieux. Qu’il y ait sécrétion d’ocytocine, la toute nouvelle hormone de l’amour, comme il peut y avoir libération d’endorphine dans le pur processus énergétique et de mélatonine dans l’obscurité de l’esprit, ne change rien à l’affaire. Ce serait plutôt plus rassurant que d’en rester au “meurtre du père“, ce mythe freudien qui aurait présidé à la naissance de la civilisation!

Autres voies d’accès à l’Expérience de Mort Initiante

            Nous avons là trois approches différentes des processus inconscients, quasiment purs de structures. Ce sont des approches paroxystiques – trauma/coma, pneumanalyse, Présence Juste – qui ont pu révéler ces processus de par leur intensité même. Aussi peuvent-elles tout autant semer le doute et la suspicion, faire penser à l’ésotérisme sinon au sectaire. Je n’en suis pas dupe. En réalité, je le répète, il s’agit de processus neuro-bio-physiologiques universels tellement ils se retrouvent dans les expériences les plus variées. Et ils sont ce que nous travaillons en psychanalyse et somatanalyse tout autant.

            En effet, les descriptions proposées ci-dessus, aussi sommaires soient-elles, se retrouvent dans tous les grands textes traditionnels de toutes les civilisations et de toutes les époques. Serait-ce encore ésotérique ? Elles font la trame des expériences mystiques comme des sept demeures du château de l’âme de Thérèse d’Avila. Serait-ce rédhibitoire ? Elles font le bonheur des grands drogués, à leur début du moins. Serait-ce politiquement incorrect ? (On parle de les légaliser)

            Plus proche de notre domaine professionnel, nous pouvons retrouver ces expériences et leur déroulement séquentiel dans la vie sexuelle, amoureuse, artistique et dans les pratiques énergétiques venues d’Orient (Yoga, Tai-chi, Zazen etc.…). Nos rêves passent tout autant par les trois paliers et la subversion des structures défensives de chacun d’entre eux. Les rêves freudiens, sensuels et sexuels, illustrent l’essence de l’énergie. Le long corridor obscur aux nombreuses portes successives est analogue au tunnel noir jusqu’à déboucher sur une chambre plus lumineuse. Puis ce sont les grands rêves jungiens avec archétypes et paysages paradisiaques qui s’épanouissent jusqu’à nous laisser au réveil une félicité qui transforme notre journée.

Suivi et supervision

J’ai répercuté ailleurs les mises en garde de plus en plus nombreuses contre la Pleine Conscience. Faut-il ici aussi se cantonner à cette seule dernière ? Nous renvoyons tout simplement à son omniprésence dans les médias où l’on ne parle même plus de méditation mais seulement de pleine conscience. C’est comme Trump qui tweete pendant la canicule qu’il faut s’hydrater et boire au moins deux litres de… Coca Cola ! Il ne parle même plus d’eau ! (Fake news)

Par construction, l’OntoSynthèse propose un entraînement progressif et adapté à chaque personne ainsi qu’un suivi personnalisé. Il en va de même pour la formation des responsables. Car, si la méditation est une bonne chose, cette si bonne chose a ses règles de fonctionnement qu’il faut apprendre à gérer. Ce n’est pas pour rien que l’OntoSynthèse arrive en quatrième temps d’une longue démarche personnelle.

Ce suivi s’impose encore plus pour les ateliers d’initiation et de mutualisation proposés directement à des candidats sans autre préparation. Ces derniers peuvent provoquer un symptôme actuel, relancer un trouble de la personnalité de ces derniers temps et/ou achopper sur une histoire de vie chaotique. Nous évoquons là les trois degrés de gravité de la psychopathologie (symptôme, caractérome, syndrome) et nous connaissons les trois types de réponse : thérapies courtes et moyennes, analyse longue. Le responsable de l’OntoSynthèse doit au moins reconnaître ces réactions et envoyer chez les professionnels compétents ou l’être lui-même.

L’OntoSynthèse présentée ici est trop récente pour donner toutes les réponses. Ça viendra avec les centaines de professionnels que j’ai formés. Parallèlement, l’équivalent se développe beaucoup à savoir l’accès direct à la méditation, à la Pleine Conscience notamment. Les dérives, je les ai évoquées ci-dessus. Je me réfère aussi à mon expérience du caisson d’isolation sensorielle. Il y a quarante ans, c’était le must. Construit à Strasbourg, j’en ai installé un dans mon cabinet de psychiatrie. J’en ai profité pendant deux ans, deux fois par semaine, à la pause de midi. J’en ai fait un texte scientifique que je publierai sur le site EMI.

J’entrais en EMI, sans le percuter réellement parce qu’il n’y avait pas encore d’études sérieuses sur la question à ce moment. J’y étais pourtant sans le savoir. Quant aux patients et même aux amis proches, ils n’ont pas plongé ou pas plus d’une ou deux fois. La rupture psychologique est trop massive. De plus, je ne voulais pas passer du temps à décrypter les vécus trop longuement. C’était mon erreur. Leçon apprise et retenue ! Remonterai-je à mes trois années de couvent il y a soixante ans ? Eh bien, on ne tolérait pas les personnalités fragiles et surtout pas pathologiques. Mon meilleur collègue a été renvoyé du noviciat pour symptômes suspects, troubles coliques avec saignement notamment. Quant aux ashrams orientaux, ils ont la même politique de sélection et d’exclusion. Prudence donc, telle que nous la proposons ici.

 Conclusion

L’OntoSynthèse s’est imposée d’elle-même au bout de cinquante années de recherche professionnelle + quelques années d’appartenance religieuse. Jusqu’à récemment, je ne faisais qu’enrichir notre corporation avec corps et âme, couple, famille et groupe et même Présence Juste. Et voilà que cette pluralité s’est intégrée en du neuf, en véritable innovation, disruptive et performative.

J’en suis comblé et très heureux. A 77 ans, je parachève une œuvre de la plus belle des façons. Alors que tout le reste pourrait s’oublier ou s’intégrer dans des nouveautés plus malignes, le miracle EMIque et son application à l’OntoSynthèse ne pourra pas faire flop. Ça se saura et s’appliquera, avec ou sans moi. Cette évidence m’habite au point que je n’ai aucune hâte ni avidité à être plébiscité. Ça se fera en son heure et temps.

Voilà la véritable expérience de vie. L’essentiel est au cœur de chacun de nous, il est créatif de soi, en soi, pour nous et en nous.

C’est vide et plein, tout et rien. L’Excellence de cet état valide  l’Expérience vécue et l’Evidence qu’elle engendre.