L’OntoCode
La révolution hédonique

Résumé

Ce texte est antérieur à la démonstration neuroscientifique de l’EMI proposée dans les trois derniers blogs (18,19 et 20). Il les préparait en fait, avec, ici une nouvelle curiosité qui illustre le besoin de l’émerveillement holo (holotropique) : admirer la terre à partir des satellites habités, puis à l’aide d’une lampe stroboscopique.

Mais c’est la sexualité qui est développée comme un autre processus qui manifeste l’OntoCode et son principal impératif, l’hédonisme. De kamasutra en instinct animal et de masturbation en copulation (« faire l’amour », c’est plus joli), du fœtus à l’enfant, et de l’ado à l’amant, çà déroule les étapes EMIques : volo, défaut, auto, holo et même hédono.

La sexualité,
de Kamasutra en EMI

La préface de ce livre a anticipé : il existe à présent un code ontologique, alias OntoCode. Puisqu’il y a une espèce humaine, unique et universelle, il faut bien quelque chose qui l’informe, l’unifie et la fasse prospérer et survivre, (de préférence !). Ce quelque chose nous est révélé totalement par l’EMI comme nous commençons (peut-être !) à l’accepter. Ce phénomène spontané s’impose à nous sans l’avoir cherché : sérendipité. Même si on ne passe pas par la torture de Bachar ou le coma de Moorjani, on peut expérimenter cette EMI tout aussi totalement dans des situations analogues : mini-trauma par hyperventilation, micro-coma par méditation ou drogue, surprise extatique par orgasme, passion amoureuse, musique, choc culturel en face du Mont Blanc. Voici encore l’une des occurrences rapportée par Le Monde à propos du festival Novaq (Adrien Naselli).

« Deux scientifiques français
ont mis au point une application
permettant de vivre l’expérience extatique
de contempler la Terre depuis l’espace.

La première fois que Jean-Pierre Goux a projeté sur grand écran ses images de la Terre en mouvement, c’était en 2016, lors d’une conférence TEDx au Théâtre Bobino, à Paris. Deux minutes à regarder la Planète bleue, immense, tourner sur une musique apaisante. Et c’est tout. Ces images simples sont suivies d’une standing ovation spontanée. Les projecteurs se rallument dans la salle, plusieurs personnes ont pleuré.

« Effet surplombant

Pour en arriver là, Jean-Pierre Goux et son associé Michaël Boccara ont dépensé une énergie considérable dans la recréation de l’overview effect (que l’on peut traduire par «effet surplombant»), théorisé par l’historien des sciences américain Frank White en 1987. Il s’agit d’une sensation éprouvée par certains astronautes.

L’effet combiné de la peur, de la distance, de l’apesanteur, du silence crée toutes les conditions pour avoir une expérience extatique, détaille Jean-Pierre Goux. Un peu comme le mythe de la caverne de Platon. Il faut le vivre pour le comprendre : les astronautes ne parviennent pas à communiquer l’expérience à leurs proches. L’engouement est tel qu’ils décident de diffuser leurs images sous la forme d’une application gratuite : Blueturn est née. Quand nous rencontrons Jean-Pierre Goux, son smartphone nous montre la Terre telle qu’elle était un jour et demi plus tôt. On peut choisir sa musique, ou préférer le silence, et simplement regarder la Terre tourner. Il y a un côté effrayant quand on regarde un ciel totalement dégagé la nuit, partage Jean-Pierre Goux. Alors que, là, l’image qu’on regarde nous ramène vers nous, c’est une image très rassurante, un peu comme si on regardait le ventre de notre mère. En fait, Blueturn, c’est un selfie de la Terre.

Il reste un rêve à réaliser aux deux créateurs de Blueturn: «Mettons ces images partout, sur les monuments, les immeubles, pour que les gens se rappellent tout le temps où on habite. Il faut se déconnecter et prendre le temps de se reconnecter avec ce qui nous dépasse ». (Le Monde du 7/09/2018 Adrien Naselli p. 3)

Le besoin d’EMI, d’OC et POH se fait sentir.

Dans le même ordre d’idées, je me suis fait présenter une nouvelle lampe, genre stroboscopique, avec, en plus, chant lyrique sous un casque. J’aurais pu décoller mais la musique était trop directive. Quant à l’ensemble, ça coûte 20.000 euros. Pour 50 €, vous décollez en pneumo ! Mais la meilleure, c’est que l’explication pseudo-scientifique invoque la glande pinéale. Or, il y a cinquante ans, on m’a enseigné que cette glande n’avait (quasiment) plus de fonction. J’ai conseillé aux deux éclaireurs de chercher du côté de l’EMI (qu’ils connaissaient d’ailleurs).

Cet aparté nous permet de répéter que l’OntoCode (qui a 300.000 ans) n’est pas le code génétique vieux de milliards d’années. Il est néanmoins inscrit en anatomie, biologie et physiologie. Il s’exprime psychologiquement et se manifeste dans des cadres sociaux et culturels. Il est complexe, plus que le code génétique qu’on casse facilement au Crispr Cas 9, d’une complexité qui le soumet aux trois principes d’incertitude, d’incomplétude et d’inconceptitude. Il ne peut donc pas être coincé dans une quelconque théorie (du genre glande pinéale). Toute théorie (et il y en a tant et plus) ne peut donc être que partielle et partiale. L’OntoCode, lui, est totalement personnel et universel à la fois. Il comble l’individu et la grande famille de l’humanité. Notre seule tâche consiste donc à l’expérimenter jusqu’à l’évidence puis à le transmettre avec les mots justes. Nous avons déjà lu et entendu tout çà. Néanmoins il faut le répéter sans relâche. L’essentiel est déjà là. Mais continuons quand même ! A commencer par les deux appellations : Processus Organisateur de l’Humanité et OntoCode.

Faut-il distinguer un processus et un code, la forme et le contenu ?

Vous vous rappelez que j’ai choisi d’exposer aussi ma propre démarche, mes quatre années à rédiger les derniers livres, surtout celui-ci, parce qu’ils reposent sur l’expérience plus que sur la technique, sur l’évidence plus que sur la science, sur l’aimance aussi qui s’éveille logiquement avec les pratiques EMI like. Alors çà s’est passé comme cela : EMI a suscité le POH et maintenant l’OC, OntoCode, en attendant l’Ontosynthèse qui clôturera ce livre. Ces différentes dénominations risquent de compliquer la réception du message. Mais elles rappellent aussi que nous ne faisons que décrire la réalité de l’être humain qui est extérieurement rouge, blanc, noir ou jaune tout en étant foncièrement même à l’intérieur. Nous avançons néanmoins vers des invariants et proposons les trois impératifs fondateurs de l’humain : l’hédonique, l’éthique et le mystique.

L’impératif hédonique

Quelle entourloupe ! On est en train de crever et, pour nous soigner, la vie nous offre ce qu’il y a de meilleur : bien-être, volupté, extase, intimité et plénarité. Ne serait-ce pas un nouveau trauma, psychique ? Autant prendre celui-là plutôt que de crever ! Rappelez-vous mon père et son « si c’est cela que mourir, c’est très chouette » et ma fille « j’ai essayé tous les soirs d’être aussi bien que dans mon coma ». Quant aux grandes EMI (Alexander, Moorjani notamment), vous vous souvenez de ces merveilles. A propos de Moorjani, je vais lui piquer le mot (confucéen) qu’elle utilise pour cette merveille : magnificence.

La vie est faite pour en jouir, pour jouir tout court. Sidouzi enjoint à Gilgamesh : « Profite de chaque instant, amuse-toi, mange, bois, chante, danse, regarde tendrement ton enfant et fais le bonheur de ta femme ». Faut-il se référer à l’autre grand récit de l’humanité, au Kamasutra ? Voici quelques extraits de la présentation par Rachel Mulot.

Le kamasutra

« Cette œuvre datée du IIIè siècle est un livre sur l’art de vivre, les différentes façons de trouver une partenaire, la manière de conserver le pouvoir dans le mariage, de commettre l’adultère, de vivre en qualité de courtisane ou avec une courtisane, d’utiliser les drogues… Et c’est aussi un livre sur les positions sexuelles », détaille Sudhir Kakar.

Kâma signifie tout à la fois « désir, amour, plaisir, sexe ».

Il se focalise sur le beau monde, où des hommes éduqués et oisifs disposent de temps et de ressources qu’ils consacrent à la recherche de leurs plaisirs, qu’il s’agisse d’apprendre à parler à un perroquet, d’épiler ses parties intimes, d’écouter de la musique, d’intriguer pour attirer une femme dans son lit et d’y explorer avec elle mille raffinements sexuels.

« Pourtant, s’il invite les épouses à « regarder leur mari comme un dieu », le Kâmasûtra détonne en vantant le plaisir féminin que les hommes sont invités à favoriser sous peine de se voir « haïs ». Un passage les encourage même à accentuer la pression de leur verge en certains endroits du vagin de leur partenaire lorsqu’ « elle roule des yeux », bref à stimuler leur point G en surveillant ses réactions. » (Sciences et Avenir, janvier 2018, p.78 à 80).

Epicurisme, estampes japonaises, feel good, new age et psychologie positive, youporn et pornup ? J’ai dans mon caveau une admirable courtisane en grès venant d’un temple de Kajurao (mille ans d’âge et un mètre de haut). Elle a sa main sur le devant de son (petit) pagne et je demande à mes visiteurs de répondre à la question de la sphynge. «Enlève-t-elle son confetti, le remet-elle ou œuvre-t-elle entre ces deux moments ? ». Il faut jouir, c’est vital. Ça maintient en bonne et longue vie. C’est l’impératif hédonique. Il faut l’assumer et l’affirmer et ne pas « céder sur son désir » (Lacan). L’une des jeunes analysantes de ce dernier a décrit les quelques années de courtisanerie qu’elle a passé avec le maître (déjà bien âgé et restant son analyste) sous des termes proches du kamasutra. Il était affectueux, généreux, performant. Et, comme toute courtisane, elle l’a plaqué quand son Alzheimer a empiré.

Voilà. Je me suis fait plaisir en vous racontant tout cela. Mais la question sérieuse vient enlever le pagne : en quoi sommes-nous dans le code ontologique, dans la spécificité de l’humain et non pas dans le simple instinct de la vie animale ? Consultons encore.

Le Sexe, d’instinct en EMI

Ce n’est pas pour rien que j’ai choisi le bonobo comme héros du processus d’humanisation. Son amour du sexe lui donnait la priorité. Car le sexe occupe une place primordiale comme manifestation de notre impératif, par EMI et extase orgasmique interposées. Cette dernière représente la plus connue des ressources transcendantes… N’en jetons plus. Notre formation de sexo- et conjugo- thérapeutes prend de plus en plus de place dans mon école. En effet, nous maîtrisons le large éventail de méthodes nécessaires, somato- en particulier, et nous gérons parfaitement les états transconscients suscités par la volupté sexuelle et la passion amoureuse, grâce à l’EMInitiante.

Je me suis réabonné à la revue « Sexologies » de ma collègue Bonierbale qui avait adoubé la « somatothérapie » à la naissance de la revue. Et voici que m’arrive le nouveau numéro de mon nouvel abonnement. Il est étrange, écrit par un seul auteur, S. Wunsch, inconnu à mon répertoire. Wunsch, ça sonne comme souhait et désir en allemand. Le sexe nous ramène en-deça de l’humanisation et reste le contact le plus étroit avec l’animalité de l’humain. Alors comment cela se passe-t-il pour cette fonction basique ? S.Wunsch nous emmène au cœur même de notre recherche par sexe interposé, ce qui ne gâte rien. Il investigue

  • « sexualité et neurosciences,
  • les apports de la psychologie biologique à la sexologie, 
  • phylogenèse, développement, orientation, cognition et culture » (Sexologies, janvier-mars 2017). Et il inclut les bonobos à ses cohortes de cas cliniques. Voici son introduction.

«Il est généralement admis que les comportements fondamentaux qui permettent la survie de l’individu et de l’espèce (sexualité, allaitement, attachement, socialisation…) dépendent d’un « instinct », c’est-à-dire de gènes qui contrôlent le développement de circuits spécialisés préprogrammés, qui eux-mêmes permettent l’exécution sans apprentissages des comportements vitaux. Ce concept d’« instinct » est central en éthologie, en particulier depuis les travaux de Konrad Lorenz et Niko Tinbergen (1951). En sexologie, depuis Krafft-Ebing (1886) et jusqu’à nos jours, le concept d’« instinct sexuel » est utilisé dans l’espèce humaine pour expliquer la réalisation du rapport sexuel, qui permet d’assurer la perpétuation de l’espèce.

Mais les connaissances récentes en neurosciences sug­gèrent que la plupart des comportements ne sont pas innés. Apparemment, ce qui est préorganisé ou préprogrammé dans le système nerveux sont des structures élémentaires (régulation hormonale, système pileux « social », circuits olfactifs, réflexes copulatoires…), qui orientent les appren­tissages vers des comportements relativement adaptés, tant aux fonctions biologiques qu’à l’environnement. » (o.c. p. 1) Instinct. Le mot est jeté, le concept, avancé.

Phylogénèse de la sexualité des mammifères.
Analyse de l’évolution des facteurs proximaux

« Chez les primates, les circuits olfactifs sont altérés, les activités sexuelles se dissocient des cycles hormonaux (la reproduc­tion et le comportement sexuel deviennent indépendants), le réflexe copulatoire de la lordose n’est plus fonctionnel, et le développement du cortex est majeur chez l’être humain. Pour ces raisons, l’analyse des données disponibles suggère que :

(1) la dynamique du comportement sexuel a significativement évolué à partir des primates anthropoïdes ;

(2) la dynamique fonc­tionnelle de la copulation hétérosexuelle est très probablement désorganisée ;

(3) la dynamique comportementale qui émerge chez les hominidés — à partir des facteurs encore existants de la copulation hétérosexuelle – correspond vraisemblablement à une dynamique de recherche des récompenses érotiques, au moyen de la stimulation des zones érogènes ;

(4) chez l’être humain, en raison du développement majeur de la cognition, la sexualité est structurée par les représentations culturelles. » (o.c.p 3)

Au-delà du pur instinct automatisé, il faut continuer à lâcher prise, ici les structures corporelles en stress : l’olfaction piégée par les phéromones, les cycles hormonaux trop cycliques, la lordose ringarde. Parce qu’il se développe de l’intellect, et de la dopamine, cette hormone de la récompense, qui contribue à créer l’érotisme, par conditionnement opérant interposé. Et c’est bon, voluptueux, même sans éjaculation résolutive, quand c’est tantrique.

Masturbation, le développement des
activités autoérotiques

« En simplifiant, le développement autoérotique le plus spontané correspondrait à celui décrit dans les contextes permissifs. On observe dans ces contextes que la plupart des garçons commencent à jouer avec leurs organes génitaux vers 6 ou 7 mois, les filles commencent à 10 ou 11 mois. En général, la masturbation – c’est-à-dire une activité intentionnelle et tech­nique (en particulier des mouvements rythmiques…) de recherche du plaisir sexuel – n’est pas observée avant la deuxième ou la troisième année après la naissance. Le plus souvent elle commence à se développer entre le 15e et le 19e mois. Durant la masturbation, les signes de l’excitation incluent des poussées rythmiques du bassin, des sons, des rougeurs au visage et une respiration rapide. Les études déclaratives suggèrent l’existence de sensations érotiques et de type orgastique dès les premières années de la vie. Les activités autoérotiques coexistent avec les activités sexuelles avec des partenaires, mais ces dernières sont généralement préférées. Au fur et à mesure du développement et de l’accumulation des expériences autoérotiques et sexuelles, les activités autoérotiques deviennent plus cognitives et dépendent davantage de l’imagerie érotique. Elles peuvent également être associées à des émotions positives ou aversives, comme la culpabilité, ce qui peut induire des troubles. » (o.c. p. 24-25)

Les mammifères pratiquent donc la masturbation.
Les fœtus humains dans l’utérus aussi.
Et dès que les bras et mains deviennent fonctionnels, ça se fait à 6 / 7 mois.

Comme le développe S.Wunsch, la récompense (dopaminergique) est au rendez-vous. Pour nous, c’est syntonisation somato-viscérale et volupté énergétique et sensuelle. Puis synchronisation psycho-cérébrale et extase mystique. Quand cette pratique à haut risque est intégrée dans la vie familiale et sociale, ça marque sa culture hédonique. Comme chez les bonobos ? Mais quand cela doit se faire contre cet environnement, et donc en cachette, ça expose aux surdités, et autres débilités annoncées par les médecins d’autrefois. Enfin l’humanisation enrichit cet « instinct » d’intuition et d’imagerie érotique jusqu’aux vécus mystiques, tantriques en particulier.

La sexualité comme manifestation majeure
du processus EMIque, Ethique et Mystique

Ce discours sur le sexe n’est en rien prémédité. Il m’est tombé dessus il y a huit jours avec la revue Sexologies. Mais quel bonheur. Il illustre la définition que j’ai donnée de cette chose (le bonheur) dont Churchill disait : « there is no such thing » et Goethe qu’il ne l’avait pas connu plus que quelques semaines. La voici.

Le bonheur, c’est quand

                            Comme dit l’enfant

                            Ce qui advient

                            Ça tombe bien.

Chez le bonobo aussi, son extase fulgurante qui l’a fait glisser du baobab, est bien tombée. Pour devenir quoi ? Eh bien, passons à cette cognition et à cette culture qui humanisent l’instinct sexuel. L’évolution de cette fonction basique telle que l’a décrit Wunsch se ferait-elle selon les étapes manifestées par l’EMI ? Essayons, sans trop solliciter.

Etape 1) a) La structure de départ bloquée, (la pulsion de mort selon Freud) serait l’instinct sexuel routinier.

  1. b) La ressource libérée, on peut l’appeler l’état d’être bonifié. (« C’est bon partout » dit un enfant cité par Wunsch).

Etape 2)   a) En s’appliquant de toutes ses mains et coussins (lors de la masturbation), on subvertit les structures corporelles rigides

  1. b) jusqu’à se faire envahir d’une volupté libérée par l’état de corps énergétisé.

Etape 3)   a) Cette dernière envahit le cerveau et subvertit sa structure psychique, le plongeant dans l’obscurité avec aspiration vers l’avant. Le sexe fait perdre la tête et grimper aux rideaux.

  1. b) Ce n’est pas de S. Wunsch qu’on attend la poésie de l’extase orgasmique, lui qui part de la psychanalyse biologique et des neurosciences. Il n’aborde pas le tantrisme sexuel ni le nirvana qui s’y initie : tout est vide et plein à la fois comme chez Verlaine.

Etape 4)   Mais notre auteur évoque l’état de reliance symbolisé en introduisant l’imaginaire érotique bien qu’il le relie à trop de cognition et de culture. Chez lui, on ne subvertit pas les structures sociales qui imposent leurs images toutes faites, d’autant que la pornographie envahissante s’y met aussi.

Etape 5) Nous ne citons pas Wunsch en son dernier article : « L’éducation à la sexualité. Prospectives des données neuroscientifiques ». Nous débouchons là sur la cinquième étape EMIque, à savoir sur l’intégration de l’être-en-soi, de la jouissance intime et de l’être-dans-le-monde pour arriver au partage érotique et sexuel.

Étiologie des troubles sexuels.
Des centaines de théories, variables … et l’invariant 

« Il existe actuellement plusieurs centaines de théories expliquant le fonctionnement psychique, normal ou pathologique. Quelles sont leurs fondements, leur validité et leur effi­cacité ? Des exemples historiques montrent l’importance d’élaborer des théories scientifiques, qui sont transdisciplinaires et transculturelles, pour éviter des pratiques tant sociales que médi­cales dysfonctionnelles ou ethnocentrées. Par exemple, au XIXe siècle, la théorie de l’instinct sexuel humain a induit la croyance que toute activité sexuelle qui ne permettait pas la repro­duction était une pathologie, entraînant entre autres la répression de l’homosexualité et de la masturbation. L’objectif de cet article est de décrire les grandes lignes d’un modèle de référence global, fondé sur les neurosciences et la psychologie biologique (psychobiologie).

« La modélisation proposée permettrait de préciser des grands types de causes aux troubles de la sexualité, en fonction de facteurs clés : les structures biologiques de la reproduction, le développement de ces structures, les activités sexuelles, l’activité des structures cérébrales non sexuelles et l’influence socioculturelle. Ce modèle, encore au stade expérimental, peut être utilisé pour évaluer les situations cliniques et concevoir des actions thérapeutiques ou rééducatives. Cette méthode psychobiologique serait particu­lièrement heuristique pour comprendre la dynamique des troubles complexes, dont l’origine provient d’interactions entre des facteurs individuels, sociaux et culturels. » (o.c. p.44)

Çà y est. D’un côté, des centaines de théories et, de l’autre, un nouveau modèle unificateur et, tant qu’à faire, universel. Sauf que l’on se contente d’une approche partielle fondée sur les seules neurosciences et la psychologie biologique. Et pourtant le sexe est une des voies royales vers la véritable généralité : l’EMI invariant et universel.

A lire ces citations (un peu intello quand même) on se préparait à la révélation de fondements de plus en plus universels parce qu’on sentait venir les bases EMIques. Mais nous restons sur notre faim quant à la découverte de l’invariant fondateur. Comme pour les grands récits, nous sentons venir la révélation mais çà en reste à une velléité. Il n’est pas possible d’unifier et de fonder tout cela comme cela. En fait, c’était mal parti, avec les références théoriques partielles : biologie et psychanalyse. La biologie, va encore, mais la psychanalyse ?

Il faut y aller, d’instinct en érotisme et d’action en sensation.

Il faut affirmer : égalité des genres et transgenre, LGBT (on ajoute QIA, queer, intersexe, asexuel), mariage pour tous et GPA, paraphilies et polyamour, consentement et pas me too, « importuner », sans porc.

Il faut assumer contre la société, contre l’église, les médecins, les moralistes.

Malgré ce volontarisme, les actes sexuels baisseraient en nombre, de 15%, chez les millenials (statistiques américaines). Alors qu’est-ce donc qui fait l’universalité de l’hédonisme chez l’humain ? Deux réponses parmi d’autres, mais essentielles.

Il y en a cinq, de processus à jouir. Nous les connaissons. Ce sont les cinq submersions du cycle EMIque : bien-être authentique, volupté énergétique, félicité psychique, intime du lien, pleine présence.

Çà pourrait ressembler à une tautologie et au serpent qui se mord la queue. Sauf que, chez les Dogons, il s’agit du serpent ouroboros qui constitue ainsi un cercle parfait, symbole de la complétude. Ailleurs c’est le serpent kundalini qui monte à l’arrière, redescend à l’avant et reconnecte le mouvement en bas en une boucle dynamique, boucle simple, ovale ou en huit debout se croisant au plexus solaire ou en huit couché. Se laisser submerger jusqu’au bout, en pleine jouissance, sans tomber sur un bout. Voilà la merveille de la vie avec du neuf à chaque fois jusqu’à l’instant de la mort qui constitue l’extase suprême.

Et il faut retomber sur terre. La deuxième réponse nous ramène en physiologie (c’est ringard), mieux, en neuroscience (c’est up to date). Ces processus reposent sur des modes ontocérébraux. Nous en avons vu deux, longuement. Peut-être en trouverons nous cinq et même six. Ce serait top, pile poil, (poil à épiler comme dans le kamasutra).

Le mode par défaut

On vous l’a longuement et clairement décrit. J’y ai insisté. On s’allonge sur le lit, et on attend que quelque chose se passe, que partenaire le fasse. Avec la prostituée, le meilleur moment se situe à la montée de l’escalier, dixit un ancien président de la République. Eh bien, nous pouvons et devons aussi en faire un vécu de bien-être authentique, se suffisant à lui-même. Les principaux centres du cortex se connectent en un tout supérieur à l’addition des parties et ce tout génère le vécu hédonique, plaisant, heureux. Nous nous rappelons que ce mode par défaut, loin d’être un défaut, s’impose comme une qualité indispensable, comme la condition de la créativité et de l’inventivité.

L’autre mode ontocérébral, je l’ai juste baptisé « bascule ontocérébrale ».

Quand, dans le tunnel noir ou lors de l’irruption de l’excitation sexuelle sous le crâne, survient l’apnée ou le gémissement qui fait vibrer tout le corps, les commandes passent du cortex volontaire au système végétatif autonome. Ce sera le « mode auto ». Nous nous rappelons que cette bascule installe un des vécus des plus hédoniques qui existent, jusqu’au nirvana des Orientaux. Cette merveille fait souvent irruption spontanément mais c’est évidemment lors de pratiques dédiées qu’elle nous ensorcelle.

Hier soir, nous étions en terrasse au pied du Mont Blanc. La table voisine réunissait de joyeux drilles et un chien husky. Ce dernier était couché sagement au pied de sa maitresse et déposait sa tête nonchalamment yeux fermés, corps détendu. Etait-il dans le mode par défaut ? Puis, de temps en temps, ses lèvres bougeaient et il lâchait des gémissements. Basculait-il dans le mode auto ? On ne va pas l’en rendre incapable, sous peine de spécisme ! Mais alors qu’est ce qui fait la particularité de cet hédonisme humain que nous transformons ici en must ? Oui, il le faut, au risque de la pathologie et/ou de l’inadaptation relationnelle.

Chez nous, le mode par défaut se transforme en bien plus que du simple bien-être. Il détend le corps de maitrise (musculature striée) et syntonise le corps de jouissance (musculature lisse). L’excitation sexuelle focalisée dans la sphère génitale en une spasticité qui risque l’éjaculation précoce va progressivement s’expanser dans tout le périnée, la vessie, le tube digestif en une douceur tantrique. Les caresses continuent de créer une volupté qui monte encore, dans le cœur, sous le crâne, allumant la lumière, jusqu’à culminer dans la bascule ontoneuro et le mode auto. Le husky connait-il cela ? Je propose d’appeler ce mode intercalé entre le défaut et l’auto, la créativité  « hédono ».

Mode par défaut, mode hédono, mode auto.

Ça sonne bien. En plus d’être bon, c’est beau.

Et on ne s’arrête pas là. On retourne chez notre husky. Pour s’allonger nonchalamment sous la table, il a dû cavaler jusque là et ne pas tirer sur la laisse. Voilà un état que nous connaissons bien et ne pratiquons que trop. Les zones cérébrales se différencient et chacune fonctionne à son heure selon les besoins du moment. Nous l’appellerons « mode volo ». Je ne prends pas trop de risques à proposer une dénomination simple et compréhensive, phénoménologique. Çà n’a pas de prétention neuroscientifique. Mais çà devrait quand même se voir sur l’image récoltée dans l’IRMf. La courtisane qui est rentrée dedans (le caisson) pour gratifier les chercheurs de son orgasme, devait commencer par se masturber en mode volo, volontaire en attendant le cadeau auto aux scientifiques..

Et de cinq : volo, défaut, hédono, auto, holo.

Et, comme on ne peut pas s’assurer que notre husky n’ait pas de mode auto- puisque son cerveau est anatomiquement constitué comme le nôtre et que son code génétique fait au moins aussi bien que celui de la souris, 97% du nôtre, il faut proposer autre chose pour spécifier ce processus fantastique que nous appelons « intimité du lien » et « créativité symbolique ». Rappelons-nous, il vient très vite en pneumo- (deux à trois minutes) mais il s’arrête généralement après trois quarts d’heure. Dans le coma, il se relance par séquences durant toute la durée du coma. Ce pourrait être un mode particulier bien qu’il soit encore plus difficile à imposer (que le mode hédono). Mais bon, ce n’est déjà plus une fausse fenêtre puisque ce temps phénoménologique existe bel et bien. On pourrait essayer : mode de la créativité sensorio-culturelle. Çà ne rime plus ! Mais çà colle avec la quatrième étape de l’EMI :

  • c’est créatif, donc spécifiquement humain, au-delà de tout instinct ;
  • çà crée surtout par la vision mais aussi par les quatre autres sens plus d’autres sensitivités et intuitions ;
  • le contenu correspond potentiellement à toutes les productions de l’humanité depuis 300.000 ans.

Le mode holo est à nouveau un état cérébral scientifiquement confirmé. Il connecte le mode auto- et le mode boulot, volontariste. Dans la présentation du mode par défaut, nous lisons la description de ce nouvel état. « Le simple fait de cligner des yeux provoquait un bref désengagement des réseaux attentionnels au profit du RMD (réseau du mode par défaut). Au cours d’une journée, ce va-et-vient entre attention et repos cérébral serait donc permanent. « Mais il ne faut pas s’imaginer que c’est soit l’un soit l’autre qui opère, prévient Marcus Raichle. C’est un équilibre dans lequel les deux types de réseau sont en activité continue, avec des ajustements subtils et dynamiques pour conserver l’équilibre adéquat à l’environnement.» (o.c.p. 68-69 Sciences et avenir juillet 2018)

Conclusion

Voici une nouvelle inspiration de médiatisation.

Après les somatothérapies,
la somatoanalyse et
la psychanalyse pléni-intégrative,

l’OntoSynthèse

la réalisation de son Etre
selon le code universel de

l’EMI / NDE

l’Expérience de Mort Initiante,
la Near Death Evidence