La validation par les neurosciences

la clé de voûte qui fait tenir l’édifice,

la mort, la vie et la psy

 

Actualités

 

Nous avons déjà abordé par ci par là les bases neuroscientifiques du cycle EMIque. En tant que fondement universel de l’espèce humaine, ce processus générateur s’inscrit évidemment en anatomie, biologie et physiologie, du côté neurologique plus particulièrement. Voici, en trois blogs successifs, cette réalité qui est d’abord phénomène, à savoir vécu, et puis science. Mais, sans avoir personnellement ce vécu, çà reste in-croyable, in-concevable, in-assimilable.

Ce vécu est expérience. Il génère l’évidence et opère l’excellence, à savoir les effets exaltants que nous lisons dans nos textes. Cette opérationnalité (l’excellence) constitue la validation de l’expérience et de l’évidence. Nous sommes en pleine phénoménologie (Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty) et j’en parlerai longuement dans quelques temps.

Quant aux neurosciences, un échange avec Lionel Naccache (que nous retrouverons dans 2 blogs) me met en garde contre les excès de « métaphore » ! Eh bien non, cher confrère, il s’agit de science, de vraie science, qui conforte et complète la phénoménologie.

 

 

 

Le début de livre et les premiers blogs ont anticipé le recours aux et le détour par les neurosciences. C’était des ballons-sonde et l’on pouvait s’y retrouver malgré tout. Maintenant il faut fonder et systématiser ces bases. En fait, il s’agit de la clé de voûte qui fait tenir tout l’édifice. Nous avons commencé par le premier pilier : descriptions, témoignages, révélations, initiations, jusqu’aux magnificences qui font les délices des médias, pour l’édification de la foule. Nous avons déjà esquissé l’autre pilier de la voûte : l’enseignement à en tirer, la lecture nouvelle des principales productions humaines, culturelles et religieuses, les applications à l’art de vivre. Il ne s’agit pas seulement d’un arc isolé mais de toute la voûte du monde, de l’humanité et du paradis, de l’univers, pour rester modeste.

Comme nous l’avons précisé dans la délimitation de notre objet (l’EMI), nous avons affaire à un processus anatomo-, bio- et physio- à expression psycho- et socio-. Voilà bien le type d’objet qu’affectionnent les neurosciences encore que ses experts ne pensent pas encore que l’EMI soit digne d’eux. Ils la rangent volontiers du côté des hallucinations, vaticinations et autres divinations jusqu’à fantasmer une conscience non locale. Mais si c’était le cas, Google aurait déjà racheté cette start up. Nous verrons ci-après que l’EMI n’est évoquée que parmi les relaxations, hypnoses et autres méditations mais, étonnamment, avec un statut spécial. Quand même !

Fidèle à ma démarche expérientielle et évidentielle (ça vient de sortir), je continuerai à faire confiance à mes feelings et intuitions pour sélectionner les découvertes pertinentes en la matière. Je descendrai en mode par défaut et même holo et m’extasierai devant les manifestations de sérendipité. (Ça se trouve même là où on ne cherche pas). Nous continuons à édifier les murs et piliers du côté subjectif comme de l’autre côté, objectif. Puis nous poserons la clé de voûte de ce solide édifice qui défie les incrédules et les trop crédules depuis 300.000 ans. Ce sera dynamique (ça s’adapte tout le temps), dialectique (entre Système Nerveux Volontaire, SNV et Système Nerveux Autonome, SNA notamment) et transcendantique (au-delà des limites habituelles).

 

Le plan

Pour commencer, je vous ferai partager l’émerveillement du premier acte de ce passage sur les faits neuroscientifiques avec le drôlement nommé “mode par défaut”. Dix minutes à buller, dans son fauteuil ça rend créatif, tout comme une méditation qui synchronise le cerveau et tout comme… le début de l’EMI.

Deuxième temps : ce dont on sort avant le farniente, à savoir de l’état d’éveil attentif et performatif. Cet état volontariste, nous l’appellerons mode volo (volontaire). Il est bien documenté par les experts. On ne prend pas encore de risque.

Troisième acte : nous poussons la dynamique (et dynamite) qui part de volo (focalisé sur une seule fonction), passe par défaut (connectant cinq fonctions importantes) jusqu’à ce que le cortical (volo et défaut) semble totalement disparaître dans un nouveau mode d’être que nous appellerons auto, mode auto(nome).

Neurologiquement, c’est simple, on passe dans le Système Nerveux Autonome, celui qui gère notre vie végétative et qui fonctionne (presque) tout seul. Le Système Nerveux Volontaire est dissout, dilué, intègre et semble absent. Ce n’est pas grave, puisqu’il s’agit de l’extase et du nirvana. Quant au passage, nous le connaissons déjà comme bascule ontoneuro (dans le tunnel sombre jusqu’à la lumière).

Malheureusement, nous autres occidentaux, mécréants et peu méditants, nous ne savons pas rester en nirvana (le mode auto) et y rajoutons peu ou prou de volo, ce qui donne cette séquence de productivité extravagante qui fait le bonheur des expérienceurs et des médias. Cette créativité effrénée est à la fois imaginaire, sensitive et affective. Elle est globale et holistique. Nous l’appellerons mode holo.

 

Ces trois dernières dénominations (modes auto et holo, bascule ontoneuro) proviennent de la créativité exubérante de mon mode holo à moi. Mais elles ne font que systématiser des états d’équilibre et plutôt mère de déséquilibre, établis et reconnus entre SNV et SNA.

 

Quant au dernier temps de l’EMI qui intègre les ressources internes actualisées aux obligations externes de la vie, nous l’appelons Pleine Présence comme notre méditation. Neurologiquement des innombrables équilibres (en déséquilibre) de SNV et SNA compris entre les modes par défaut (encore SNV) et holo (surtout SNA). Cette simplification apparente pourrait décevoir. Mais n’oublions pas qu’entre 100% de l’un et 0% de l’autre, il y a une multitude de chiffres qui fondent l’originalité de chacun de nos états d’être. Et, cerise sur le gâteau, ces principaux modes sont actuellement retrouvés par les neurosciences

  • du côté des ondes cérébrales (d’alpha à delta),
  • des tout nouveaux “profils cérébraux”, quatre !
  • et dans les quatre formes de sommeil, du léger jusqu’au paradoxal.

 

Evidemment, il y aura de l’EEG, de l’IRMf, du pet scan et… nos imparables expériences et évidences (des deux milliards d’expérienceurs). Il y aura interaction des SNV et SNA et transcendance spontanée (des états auto- et holo-) notamment dans la synesthésie. Enfin, nous terminerons cette mise à l’épreuve du plus beau des vécus en le confrontant avec l’émergence de la vie, il y a quatre milliards d’années.

 

    Le « réseau du mode par défaut »

Quel mot ! Du même acabit que mort. Du côté scientifique, on a du mal à valoriser ce qu’il y a de meilleur en nous ! A nous de la faire. S’affaler dans son fauteuil pour laisser batifoler la tête, c’est comme de sniffer l’air pur sur le matelas de la pneumoanalyse. Je vous propose de vous plonger aussi directement dans ce texte que je l’ai fait l’an dernier (2018). Courage. Ça vous donne le droit de buller, avec la caution médicale !

 

    Un cerveau vagabond, base de la créativité

« La capacité d’un individu à se « perdre dans ses pensées » est associée au « mode par défaut » (RMD) du cerveau ; le réseau cérébral qui s’active lorsqu’on ne fait rien de particulier. Or le bon fonctionnement de ce dernier aurait un rôle majeur dans la créativité artistique ou cognitive ». « Trois réseaux distincts ont été identifiés comme marqueurs d’un esprit inventif. Et parmi eux, celui du RMD, étroitement associé à la rêverie et donc à l’imagination. Les deux autres concernent d’une part l’émergence soudaine d’une intuition d’intérêt – le fameux moment Eurêka ! – et d’autre part la prise de décision, qui implique un système exécutif d’organisation et de planification. En analysant ces trois réseaux chez 163 participants, les chercheurs ont été en mesure “de prédire la capacité créative d’une personne à partir de la force de ses connexions neuronales. » De façon classique, la sollicitation d’un réseau provoque un désengagement de l’activité cérébrale dans les autres, comme des vases communicants. Les sujets les plus créatifs étaient ceux qui avaient la capacité d’activer ensemble ces trois réseaux (o.c. p.68)

Eureka. Ce n’est plus une tare. Soulignons que l’on ne compte ici comme créativité que celle qui se passe dans la tête, corticale. Mais le corps aussi se magnifie, somato, et le cœur socio. Ils adviennent tout d’un coup qu’on a une jolie dame chez soi et des envies en soi !

« Un réseau cérébral singulier est mobilisé : le réseau du mode par défaut (RMD). Un ensemble de cinq régions cérébrales distantes les unes des autres, qui coopèrent pour former la toile de fond de l’activité au repos. et de la bonne “connectivité” entre toutes dépendrait un cortex sain et efficace, selon des scientifiques du Georgia Institute of Technology à Atlanta (Etats-Unis) qui ont montré que les personnes les plus sujettes à la rêverie au quotidien obtenaient de meilleurs scores aux tests de capacité intellectuelle et de créativité. Un travail conduit sur une centaine de volontaires dont l’activité cérébrale au cours de diverses tâches était suivie grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Peu de temps auparavant, une équipe de l’université de Madrid (Espagne) avait, elle, étudié par IRM le cerveau d’élèves doués en mathématiques pour en comprendre les spécificités. Et l’une d’entre elles était justement… une meilleure connectivité du RMD : Bref de quoi rayer d’un trait de plume le célèbre proverbe selon lequel « l’oisiveté est mère de tous les vices ».

 

La connectivité. Relier les zones fonctionnelles importantes, et non pas les différencier. Voilà qui nous emmène tout droit dans l’EMI. Subvertir les focalisations (sur une fonction) et laisser se connecter tout ce qui peut, et le plus possible.

Une activité intrinsèque constante et soutenue

« Le RMD est une découverte fortuite permise par l’imagerie cérébrale, rappelle le neuropsychologue Francis Eustache, directeur de recherche Inserm au CHU de Caen (Calvados). Pour avoir un référentiel lors des examens, on demandait aux personnes de ne pas se concentrer sur une activité particulière, de ne pas focaliser leur pensée sur quelque chose, et en même temps de ne pas s’endormir ». Dans le cerveau d’une personne ainsi « perdue dans ses pensées », ne reste plus qu’une activité intrinsèque, constante et soutenue, qui n’a rien d’anecdotique. « Elle concentre l’essentiel de l’énergie consommée par le cerveau », précise le neurologue américain Marcus Raichle qui a été le premier à décrire ce réseau cérébral au tournant des années 2000 ».

« Deux hypothèses sont souvent évoquées : d’abord une fonction introspective, de retour sur soi, le RMD étant poche du réseau impliqué dans la mémoire autobiographique et aussi dans l’anticipation ». Selon une étude de référence (Buckner et al. 2007), le RMD serait ainsi « dédié à la construction de simulations mentales dynamiques basées sur des expériences passées, présentes et sur une projection dans le futur ». Soit le fameux « Qui suis-je, d’où viens-je, où vais-je ? » qui s’empare souvent de nos rêveries.

 

La découverte du mode par défaut n’est pas bien vieille, une dizaine d’années. Alors on a le temps pour l’EMI. Mais nous avons déjà les principales réponses. Il n’y a que l’IRMf qui n’a pas encore l’algorithme de décryptage. Gardons toute notre estime à l’expérience, en attendant la science.

 

« Un va-et-vient permanent entre attention et repos »

L’autre hypothèse attribue au cerveau en repos une fonction de surveillance. « Il y a quelque chose de l’ordre d’une attention diffuse, un “cerveau sentinelle” disent certains, qui prépare à la réaction. Car s’il se passe quelque chose qui mérite attention, l’objectif est de pouvoir très vite opérer la bascule vers un mode contrôlé ».

« Le simple fait de cligner des yeux provoquait un bref désengagement des réseaux attentionnels au profit du RMD. Au cours d’une journée, ce va-et-vient entre attention et repos cérébral serait donc permanent. « Mais il ne faut pas s’imaginer que c’est soit l’un soit l’autre qui opère, prévient Marcus Raichle. C’est un équilibre dans lequel les deux types de réseau sont en activité continue, avec des ajustements subtils et dynamiques pour conserver l’équilibre adéquat à l’environnement ». Pour le neurologue, il ne fait aucun doute que « la rêverie (mind wandering) est une dynamique essentielle à l’ensemble du fonctionnement cérébral ».

« Un va-et-vient entre attention et repos cérébral serait donc permanent”. Deux types de réseau… avec des ajustements… pour conserver l’équilibre ».

Les officiels insistent encore sur l’équilibre. Mais, comme nous le verrons en fin de ce chapitre, il faut commencer à penser déséquilibre. En effet c’est ce dernier qui promeut vraiment la créativité et l’adaptabilité instantanées, à un battement de paupières près ! Effectivement, la subversion des structures rigides effectuée par l’EMI à chacune des cinq étapes, relance ce déséquilibre créatif.

 

Un lien avec de nombreuses maladies neurologiques

« C’est un réseau fragile ! prévient Francis Eustache. Il est perturbé ou altéré lors du vieillissement et dans toutes sortes de pathologies neuropsychiatriques : Alzheimer, schizophrénie, autisme, sclérose en plaques…»

« Par ailleurs, d’autres scientifiques ont montré en avril qu’une thérapie cognitivo-comportementale dans le cas de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) renforçait ce réseau… suggérant même que le RMD pourrait faire office de bio-marqueur pour mesurer l’efficacité de la thérapie en question. Les données, désormais nombreuses, montrent la nécessité de reposer notre cerveau. « En particulier à l’ère du numérique, insiste Francis Eustache. Et plus encore chez les enfants qui n’ont rien connu d’autre que cet environnement où la stimulation est quasi constante du fait des smartphones, tablettes… » Or le meilleur moyen de protéger le RMD, si important pour l’équilibre psychique, c’est de le solliciter. Autrement dit, lâchons prise et laissons libre cours à nos rêveries… sans nous endormir ! »

Et ça donne les bases des principales psychopathologies. Et comme nous allons encore plus loin, en auto- et holo, nous approcherons de plus près encore toutes les maladies psy élargies en ontopathologies. Patiente, c’est programmé.

 

Commentaires perso

Il y a ici deux premiers états du cerveau, deux modes de fonctionnement fondamentaux. Le premier, appelé « tâche exécutive » et « fonction précise » est le mode de fonctionnement habituel concentré sur une tâche spécifique : agir, penser, communiquer par exemple. Il deviendra notre « mode volo », volontaire dans quelques pages. Il ne consomme que 5% d’énergie de plus que de buller, 20% de l’énergie de tout le corps, alors que rêvasser c’est donc 19% de nos dépenses, pour un organe cérébral qui ne représente que 2% du poids du corps. Sur la représentation du cerveau ci-après on distingue cinq zones principales. Seule l’une d’elles fonctionne à la fois. Il faut donc différencier, séparer et focaliser.

Depuis peu, je transmets une nouvelle définition de l’autisme. « L’autiste est un illuminé qui oublie d’éteindre la lumière », à savoir de se concentrer sur une fonction à la fois parce qu’il reste au fond de son fauteuil, ou plutôt en face de la machine à laver à se laisser hypnotiser par le tambour qui tourne. Là, il reste dans le RMD (et probablement même déjà dans le mode auto-(nome).

Dans le deuxième mode, on rallume le tout. On connecte les cinq zones fonctionnelles ce qui rend créatif, artiste. Et l’on écrit comme moi avec sérieux et humour tout ensemble. Et ce ne sont pas seulement ces cinq zones du cortex mais encore deux autres réseaux qui copinent.

 

Ça vous convient ? Ces deux modes sont les deux premières étapes de l’EMI. « Folle absence à soi » (causée par les rigidités à subvertir) et « plénarisation hédonique » comme je l’annonçais précédemment. Folle absence à la globalité de mon être (en mode volo) et développement de mes capacités de jouissance dans le mode par défaut. Le texte cité se limite à la dimension psycho- (créativité, intuition, eureka). Mais les deux autres dimensions constitutives s’éveillent tout autant : l’énergétique corporelle (somato-) et la chaleur affective (socio-).

 

Le mode volo (ntaire)

La tâche exécutive citée ci-dessus n’est autre que l’état d’éveil que nous occupons à agir, penser et communiquer, à assurer notre vie quotidienne. C’est le système nerveux volontaire (SNV) qui préside à ce mode ontoneuro. Le SNV siège dans le néocortex et active les milliards de neurones pyramidaux étagés en six couches. Chacun de ces neurones se connecte aux autres par un millier de dendrites et d’axones. Ils se regroupent en ces zones fonctionnelles que nous avons vues et qu’il faut différencier sous peine de synesthésie et de créativité à la Rimbaud et Picassocomme nous le verrons à propos des synesthésies. Même si Napoléon dictait quatre lettres à la fois, il ne faisait que passer instantanément de l’une à l’autre. Nos cellules pyramidales ne savent faire qu’une seule chose à la fois alors que l’Intelligence Artificielle travaille en parallèle et nous bat ainsi à plat échec et go. C’est le mode volo (ntaire). Il faut qu’il rime avec défaut, auto et holo, puisque je suis (actuellement) en RMD et en folle création ! Mais ce mode performatif a aussi ses défauts. Il se sert de la tension musculaire (striée) jusqu’à la crispation. Il se concentre jusqu’à la pensée obsessionnelle et aux biais cognitifs et communique en répétant et routinant.

 

Voilà présenté ce qu’il faut subvertir au départ de l’EMI. Trauma, coma et cata-(strophe) s’en chargent, de crisper et de rigidifier. Nous pouvons même exagérer et prétendre que nous les avons cherchés ! Le coma résulte de notre malbouffe, la cata de notre mauvaise communication et le trauma de nous rendre au mauvais endroit au mauvais moment. En d’autres mots, c’est la folle absence à soi et aux situations de notre vie. C’est le trouble de l’adaptation, troisième pathologie de base à côté du stress aigu et du trouble panique. On a oublié les messages du corps (somatanalyse) et les avis de l’émotion (Damasio). Il faut donc subvertir ces rigidités.

Le mode volo nous aide à séparer, différencier et focaliser les zones fonctionnelles jusqu’à empêcher le bonheur de la créativité. Il faut encore subvertir. Ou alors prévenir. C’est ce que font les roupillons, distractions, vacances, Gilets Jaunes et maitresses/amants (parité). Mais avec la prolifération des écrans, bientôt en 5G, il n’y aura même plus ces roupillons. Heureusement qu’on y trouve Youporn et Pornup quand même. Sans cela il reste la méditation, la pneumoanalyse et l’EMI sous toutes ses formes. La subversion du mode volo marque l’entrée dans l’EMI. Elle est l’expérience plénière initiatrice. Ceci n’est pas de la morale mais seulement l’enseignement du code ontologique.

 

Le mode par défaut, encore

Ça rime. Nous sommes dans le RMD qui a été présenté ci-dessus. Rien à ajouter neuroscientifiquement. Vous vous doutez que j’y ajoute néanmoins quelques grains de sel. Deux propositions (presque) évidentes et pourtant à discuter. Si vous en doutez, c’est que vous êtes en volo. (Pour en sortir, donnez-vous un gros coup de massue sur la tête).

Première proposition

La belle créativité jusqu’à l’eureka ne concerne pas seulement psycho mais tout autant somato et socio, les trois dimensions constitutives :

  • en somato, il s’éveille une douce énergie qui envahit et diffuse jusqu’à la volupté sensuelle et jusqu’à ce que « çà grouille dans la culotte/slip (parité) ;
  • en socio, le cœur s’ouvre, picote, se met en compassion puis en affection ; et çà fait tout autant de bien ; sinon on saute de son fauteuil et on se remet en volo.

 

Ce mode par défaut constitue la deuxième étape de l’EMI. Lorsqu’elle se fait en clivage, elle réalise la fameuse OBE, la sortie du corps, si fantastique et amusante. Lorsqu’on reste unifié, comme chez nous, elle remplit de volupté, d’agapé et de félicité. Ça, on connait plus ou moins, ce qui fait que l’on peut s’en contenter, sans aller plus loin, certains candidats en restent là, surtout aux premières séances. Plutôt ce plaisir familier que le tunnel ! Les contenus restent relativement réalistes et objectifs et ne nécessitent pas l’apprentissage de nouveaux états d’être et surtout pas du mode auto si étrange.

 

Deuxième proposition 

Ces éveils que j’assimile à la réalisation hédonique peuvent déborder les limites habituelles et s’épanouir jusqu’à la transcendance :

  • en somato, l’énergétique s’expanse au-delà des limites anatomiques et rayonne dans tout l’environnement, nous transformant en « corps en majesté », allusion aux représentatons du « Christ en majesté » qui flamboie de mille flammèches de tout son corps (et pas seulement avec l’auréole de la tête) ; la charge énergétique peut monter de chakra en chakra jusqu’à exalter la tête ; on n’est plus en défaut mais en cadeau.
  • en psycho, la montée de la kundalini envahit le cerveau et l’emmène jusqu’au ciel ou dans le diamant bleu qui sort du troisième œil ; çà fait tout drôle tant c’est bon, hédonique ;
  • en socio, en passant au niveau du cœur, la volupté transcende les (exigences des) partenaires réels pour éveiller l’amour inconditionnel.

 

On peut synthétiser ces processus par la notion de « plénarisation hédonique ». Ça se remplit de plus en plus et de bonnes choses : volupté, agapé, félicité. Et, surtout, ces trois hédonismes peuvent s’unifier et provoquer une véritable bascule de l’état d’être, une bascule « ontoneuro », avec aspiration dans le mode auto. Et, là, autant çà exalte en transe, extase et nirvana, autant çà se complexifie/simplifie en déroutant l’expérienceur et, plus encore, le scientifique. Il y a, à la fois, beaucoup à dire et rien à formuler. Sans l’expérimenter, on ne peut l’envisager. Mais, fort heureusement, çà se fait aussi lors d’un orgasme, d’une extase religieuse, d’un coup de foudre ou dans l’émerveillement de l’hymne à la joie de Schiller/Beethoven. Et, comme nous sommes autant esthètes que synesthètes, nous pouvons continuer. En attendant, il faut d’abord poser un acte synthétique dans un tableau tout aussi simple que multiple. Je dois situer les nombreuses descriptions de notre thème selon leur catégorie d’appréhension :

  • l’EMI en clivage, principalement traumato ;
  • l’EMI unifié, des méditations ;
  • le substratum neuroscientifique ;
  • le paradigme holanthropique, psycho-, socio- et somato-logique ;
  • les cinq postulats de l’OntoCode.

 

Ça apporte un peu d’ordre dans cette complexité. Ça range les nombreux termes descriptifs à leur place logique. En effet, il ne s’agit pas de concepts puisque nous restons modestement phénoménologiques et çà ne fait pas plus de théorie puisque nous ne faisons qu’expérimenter la réalité jusqu’à l’évidence.

 

Tableau 10: les cinq étapes de l’EMI et ses principales manifestations